Open spoil
Plus je pense au film, plus je le trouve raté. C'est ce genre de film, à l'image d'Inherent Vice, il y a quelques années, qui est moins que la sommes de ses parties. Le film part dans plein de directions mais n'arrive finalement à en approfondir aucune. D'abord cette histoire de voiture, au début, ou l'on aperçoit cette violence qui obsède le personnage, puis un espèce de demi-tour bizarre un peu forcé, pour partir dans une relation père-fils étrange. Si la première partie donne dans la violence gratuite, l'envie de domination, la peur de la relation affective, on se retrouve à devoir croire à l'envie de rédemption soudaine par rapport à un type quelconque. Le lien entre les deux serait-il la violence ? Si c'est le cas, c'est mal explicité, et cette deuxième partie arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Et que dire de cette fin, qui ne clôt rien, n'apporte ni satisfaction ni dégout, n'a finalement que le mérite d'exister et rien de plus.
Reste des jolies notes d'intentions. Le film est esthétiquement plaisant, Lindon et Roussel se donnent a fond dans leurs rôles. La scène de sexe avec la voiture, cru et viscérale. Cette grossesse étrange bien recréé, mais ou finalement on ne ressent pas de réel émotion. Comme s'il manquait à ce film un personnage attachant, attaché à la réalité. C'est le rôle de Rayane, mais comme plein de chose dans ce film, il ne fait qu'un passage éclair, pas assez exploré dans son rôle de fils adoptif aimant ou frère jaloux. Raté aussi la possibilité de faire un rapprochement entre la fille tueuse en série et le père devenu assassin pour la protéger. A peine effleuré l'aspect potentiellement incestueux de la relation entre Alexia et son père.
On reste devant ce film comme le personnage d'Alexia: indifférent par rapport à la suite de propositions diverses qui pourraient être poussé plus loin mais qu'on ne vois que passer sans qu'elles aillent jusqu'au bout. C'est ce qui fait qu'on ressort avec l'impression d'avoir vu le début de choses qui n'ont fait que s'évaporer sans rien laisser.