J’ai cette manie d’être attiré par les petits films d’auteurs qui traînent une odeur de soufre.
Donc, j’avais vu Grave dont je tirais le bilan suivant : pas mal fait, délibérément provoc’, globalement assez con. Mais, au milieu de la cuvée 2016 made in France, entre « Tout Shuss », « RAID dingue » et « Les Visiteurs – La révolution », il faut reconnaître que Grave avait quand même du chien.
Pour Titane, j’aurais légèrement nuancé mon avis : plutôt bien fait, délibérément provoc’, globalement assez con. Mais voilà, quand le film chope la palme qui le place à côté de Tarantino, Audiard et Polanski… On est bien obligé de tout revoir à l’aune de ce plébiscite.
Techniquement, Julia Ducournau sait comment faire un film, pas de souci. Mais elle n’a rien à dire.
L’intro nous fait quelques promesses référencées (Christine, Crash de Cronenberg) mais ce ne sont que des fausses pistes. Le tout s’achève en impasse, du pas crédible au grotesque.
Le vrai problème de Ducournau, ce sont ses personnages : quand ils ne sont pas détestables, on ne les comprend pas. Donc on ne s’y attache pas. Ducournau a beau nous amadouer avec des néons à la Refn, elle ne crée aucune empathie. Et au final, on s’en fout de ce qui peut bien arriver à ses personnages. Sans parler de cet entêtement à enlaidir Agathe Rousselle… A ce niveau là, c’est de la destruction massive.
Reste quoi alors ? Une ou deux idées, un peu cul, un peu de body horror, mais surtout l’irrépressible envie de choquer la ménagère de 50 cinquante ans et de faire chier le monde. Ça porte un nom : la crise d’ado.
Est-ce que ça fait des bons films ? Parfois, mais pas ici.
Est-ce que ça vaut une palme d’or ? Certainement pas.