Titanic par Gérard Rocher La Fête de l'Art
Tout avait pourtant bien commencé ce 10 avril 1912 car le grand jour était arrivé à Southampton d'où le monumental et insubmersible "Titanic" appareillait. A bord de ce géant des mers, mille cinq cent passagers de toutes conditions profitent, notamment les premières classes, des fastes et du luxe qu'offre ce navire. Pour Jack, un artiste fauché et Rose, fille aisée de gros industriel, débute une histoire d'amour. Malheureusement pour les deux tourtereaux, celle-ci sera brève et dramatique puisque le 15 avril, au large de Terre-Neuve, le paquebot fera naufrage en heurtant un iceberg. Le nombre de victimes est considérable et les deux jeunes amoureux seront à jamais séparés...
Le réalisateur James Cameron vécut une partie de son jeune âge non loin des chutes du Niagara. De ce fait, l'eau devient son domaine et sur le plan cinématographique nous pouvons nous en rendre compte avec son fameux "Abyss" en 1989 où il nous conte la mystérieuse disparition d'un sous-marin. C'est alors que lui vient l'envie d'effectuer en compagnie de deux spécialistes une douzaine d'explorations de l'épave du Titanic gisant à quatre mille mètres de profondeur et il filme. Puis un robot sera envoyé pour explorer l'intérieur du géant et révélera divers objets dont se servira le réalisateur dans le développement de l'intrigue. La "Fox" et la "Paramount" séduites par le sujet débloqueront des moyens financiers et techniques énormes pour accoucher du film le plus cher de l'histoire du cinéma.
Avec cet énorme budget, James Cameron nous captive par le style tout à fait documentaire de l'évènement. En effet, côté reconstitution du navire, tout est réalisé dans le moindre détail et l'ambiance de l'époque au travers des trois classes de passagers est fort bien décrite. Puis le choc, l'insouciance, puis l'inquiétude puis enfin la panique mais aussi l'héroïsme de certains (l'orchestre du navire sur le pont) sont d'un réalisme frappant. Nous assistons à la longue agonie de cet insubmersible, coulant doucement et cédant aux caprices de la mer. Par contre, afin "d'humaniser" ce drame, James Cameron s'est attaché à nous décrire, d'après un témoignage, un amour impossible entre deux êtres que, par leur origine, tout oppose. Nous tombons alors dans une bluette un peu niaise et sans grand intérêt qui arrive comme une intruse et vole la vedette au Titanic. Le film devient alors aussi édulcoré qu'un roman rose à l'américaine tel un "Love story". Après le drame affreux, le calme est revenu et le long traveling sur ces corps volés par la mer est émouvant au possible.
Ce monument grandiose du Septième Art, au style très hollywoodien, vaut surtout par son côté documentaire et par sa réalisation extraordinaire due notamment à des moyens technologiques très sophistiqués. Il faut également admirer le travail des documentalistes, dont le réalisateur, qui ont pu apporter cette énorme quantité de preuves afin d'arriver à une reconstitution si minutieuse du voyage et du naufrage. La bande originale désormais célèbre, à juste titre, de James Horner est tout simplement merveilleuse et s'intègre parfaitement bien dans ce film. Quant à Leonardo DiCaprio et Kate Winslet qui défrayèrent la chronique people de l'époque, ils n'arriveront pas avec leurs gentils minois à voler la vedette à ce pauvre Titanic, loin s'en faut.
Ce film a obtenu 11 Oscars dont celui du Meilleur film en 1998.
Bande Originale du film : http://www.youtube.com/watch?v=ghBf1Trsai0