C’est rigolo quand les Russes prennent les blockbusters américains au pied de la lettre cyrillique : ça permet des chroniques faciles avec toute liberté de démonter le fiasco artistique. Car rarement Mosfilm aura autant dénudé la moelle de la grosse SF : canons laser, mystérieuses zones magnétiques, dystopie politique, planète perdue, créatures qui font splortch, le compte est bon. On entre dans le film avec quelques détails futuristiques, balancé dans l’intrigue comme un sac de pirojkis, & on en ressort avec une fin bâclée & ridicule qui évente même un semblant de fibre dramatico-romantique.
Véritable vitrine d’effets spéciaux, le film Titanium ne trouve même pas sur sa Terre natale ce qui le rend le plus intéressant, c’est-à-dire les paysages & la musique islandaise. Mais ce n’est pas une bande son de Sigur Rós qui me séduira aussi facilement. Bon, OK, si, par contre ça ne rendra pas les fausses pistes moins flagrantes ni n’étoffera les quelques interactions minables auxquelles sont limités les dix personnages. Incapable de mettre le moindre lien géographique entre les scènes, Grachev ne sait même pas mêler studio & décors extérieurs ensemble – preuve d’une rare incompétence –, laissant l’un & l’autre flotter inélégamment l’un à côté de l’autre.
On aurait pu compter sur un peu de lore du côté des créatures, un côté plus onirique que de simplement leur donner de jolies épithètes. C’était trop demander. Alors au moins de la violence ! Non, toujours pas ? Euh, un doublage moins ridicule pour Vinnie Jones ? Ah, vous préférez mettre 15 000 slow motions qui ne servent à rien ? D’accord, ça fait un moment que j’ai rage quit de toute façon.
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