Woody Allen poursuit sa "tournée européenne" en s'arrêtant à Rome, lumineuse, colorée et superbement photographiée, où le cinéaste décline alternativement quatre petites intrigues qui n'ont aucun lien entre elles. Fort d'un sympathique et charmant casting, dont lui même fait partie, dans le rôle d'un américain geignard qui nous gratifie de quelques formules alléniennes, Woody Allen se laisse griser par les lieux, dont le cinéaste assume et revendique de faire une carte postale (ainsi que l'indique le titre du film). Cette Rome magique et romantique inspire au réalisateur des fantaisies surnaturelles, des intrigues sentimentales hasardeuses aux couleurs du vaudeville ou du badinage, bluettes inoffensives au cours desquelles des couples se déforment avant de se retrouver car, à la fin, c'est la joie de vivre qui triomphe, la dolce vita.
"To Rome with love" est une comédie légère, volontairement superficielle, parfois un peu facile, qui répond aux préoccupations du cinéaste vieillissant: l'amour et la sensualité, par opposition à ses questionnements plus intellectuels d'une autre époque.