To the trash

La bande-annonce vendait une ré-interprétation grinçante de la course à la lune centrée sur la théorie du tournage de l'alunissage en studio, au final ça restera une anecdote au milieu d'un récit héroïque lambda intégrant une romance banale qui ne fonctionne pas.

Ce film est rempli de personnages caricaturaux déjà vu mille fois, la chute des scènes et des quelques gags se devinent à des kilomètres.

Cette histoire semble être le résultat d'un enfilage de perles comme si les producteurs et la scénariste avaient pioché plein d'idées vues ailleurs pour les assembler mécaniquement.

Il emprunte beaucoup à Argo (que je trouvais déjà assez pénible pour son coté auto-glorification du réalisateur et de son pays) pour la mise en place d'une grande opération d'enfumage destiné à sauver des serviteurs américains et préserver leurs valeurs. On pense à First Man pour la reconstitution à taille humaine des missions Apollo et à Apollo 13 pour les scènes de tension dans les salles de contrôle. Bref du déjà vu mais en moins recherché, plus lisse et avec des décors qui font trop propres et artificiels.

Le personnage de Channing Tatum est également très peu crédible avec son look et sa posture.

Sa romance avec Scarlett est sans alchimie avec des grosses ficelles qui étoffent en vain ces personnages insipides.

Pendant ces 2 trop longues heures on s'attend à vivre un sursaut scénaristique ou une audace qui retournera cette situation ennuyeuse et trop propre sous un nouvel angle mais rien ne se passe.

Pire le film nous ramène sur les rails de l'histoire officielle en nous illustrant les étapes d'Apollo 11 archi-connues pour conclure sur cette médiocre romance comme si c'était le sujet central.

Pourtant je pense que ces choix d'acteurs et ce cadre auraient très bien fonctionné s'ils avaient voulu jouer le comique et la parodie à fond.

Je m'attendais à du 3ème degré acide (comme Adam McKay a su le faire) alors qu'en réalité ce film se prend vraiment au sérieux, en plus de se la jouer film patriotique américain cherchant à se faire adouber par la bien-pensance du moment.