C+ Pas Mal
Certains se remémorent avec nostalgie les comédies romantiques des années 80-90, dans le genre de Pretty Woman savoureusement chic et retro. « To the Moon », clin d’oeil à la célèbre chanson de Franck Sinatra, nous plonge avec humour et élégance dans la fin des années 60 abordant des enjeux aussi bien politiques que scientifiques. La direction artistique, d’une richesse colorée exceptionnelle, des coiffures sophistiquées et une mention particulière pour les costumes captivent nos yeux. Dans la tradition des classiques du genre, ce film réintroduit une romance intemporelle où l'amour s'exprime au travers d’échanges verbaux piquants et un unique baiser passionné. Scarlett Johansson incarne à merveille une Audrey Hepburn moderne, alliant le charme de Marilyn Monroe à l'ambition d'une femme contemporaine, tandis que Channing Tatum redonne vie au stéréotype du faux mâle dominant au cœur tendre. Ils se placent ainsi dans la lignée des grands modèles du cinéma.
Greg Berlanti ne démérite pas non plus, offrant un scénario romantique rythmé ainsi que l'Histoire mêlée à l'une des théories du complot les plus célèbres : la simulation de l'alunissage d'Apollo 11. Partant de cette idée malicieuse, le film propose une réflexion actuelle sur la mise en scène médiatique, la communication gouvernementale et les fake news, apportant une perspective rafraîchissante.
Cependant, To the Moon souffre d’une ambition peut être excessive, combinant une comédie romantique sixties screwball, un drame (avec l'évocation d'Apollo 1), un film de conquête spatiale, du suspense à la manière d'un « compte à rebours », le tout agrémenté de la parodie de l'alunissage. Cette accumulation nuit quelque peu à la romance, rendant le coup de foudre entre les protagonistes difficile à croire. L'alchimie et l'émotion, essentiels pour créer une histoire d'amour digne de ce nom, semblent manquer. D'ailleurs, la seconde partie du film délaisse sa vocation première pour se concentrer davantage sur l'épopée spatiale. L'intrigue finit par prendre le dessus, au détriment de la magie et de la poésie attendues par les âmes romantiques, et s'embourbe dans un mélange d'idées mal exécutées. Pourtant, nous ne demandions pas la lune.