Amour et gratitude

Togo raconte l’histoire cachée derrière celle de Balto, chien de traineau célèbre pour sa participation à la course au sérum de 1925, en Alaska, dans laquelle fut transporté un médicament afin de lutter contre une épidémie qui sévissait à Nome. Cette course s’est déroulée en relais, et si l’histoire a retenu le nom du husky sibérien Balto, érigé en héros, le film de Disney+ remet à l’honneur d’autres héros oubliés de ce sauvetage, le musher (pilote d’attelage) Leonhard Seppala, et bien sûr, Togo, le chien le plus héroïque de l’histoire selon le Times Magazine. Eh oui… Balto peut aller se coucher!

Blague à part, les honneurs sont les mêmes pour Seppala, car les deux chiens lui appartenaient. Le fameux Balto a seulement pris part à la course avec un autre musher. Togo, quant à lui, mériterait plus de respect, et ce film tend à corriger cette injustice, car il a tout de même conduit l’attelage sur 264 miles, dans la tempête, là où les autres coureurs ont parcouru 31 miles. Un exploit qui démontre que Balto a volé la vedette à Togo, une maladresse qui est expliqué simplement dans le film, par le fait qu’un journaliste a choisi un chien « au hasard » parmi ceux du relais final, auquel bien sûr Togo n’a pas participé.

Tout cela c’était pour la petite histoire, car, en ce qui concerne le film, l’intrigue tourne plutôt autour de la relation entre le musher et son chien, qu’il ne désirait pas garder au départ, mais qui prend rapidement une place majeure dans son cœur. C’est donc une histoire d’amour entre un chien et son maitre, qui saura bien sûr parler à tous les cœurs tendres de la Terre. En ce qui me concerne, j’ai vu le film deux fois, et mon coup de cœur n’en est que plus renforcé.

Où commence la fiction, ou s’arrête la réalité ? C’est vrai qu’on se pose la question pendant le film, d’autant plus que la course nous offre des scènes d’actions épiques, franchement exagérées, mais très impressionnantes, et que la relation entre Leonhard et Togo apparait très « romancée » (je ne trouve pas le terme que je voudrais). Le fait que l’œuvre tombe dans des poncifs du film d’action et du drame est un peu énervant, mais (et c’est un « mais » appuyé) le spectacle reste franchement abouti, avec une intention formidable, et surtout une émotion puissante qui, obligatoirement, vous fera verser votre petite larme.

Les décors, l’ambiance, la musique, les personnages... tout est bon, rien ne dénote (si ce n’est un brin de convenance comme mentionné plus haut). Le film, en dépit de sa similitude avec d’autres productions, se démarque merveilleusement bien. C’est une histoire dont je me souviendrais, et c’est ce qui me fait dire qu’il s’agit d’un très bon film.

Willem Dafoe est un acteur que j’apprécie beaucoup. Je l’adore dans ce film. J’aime son charisme. Il m’a beaucoup touché dans ce rôle. Julianne Nicholson (qui joue sa femme) m’a également convaincu. Quant aux chiens, eux, ils ne jouent pas la comédie, et c’est la raison pour laquelle ils ne peuvent que nous toucher. J’ai adoré l’importance de Togo dans le récit, les gros plans sur son regard, qui font transparaitre toute la sincérité de ces animaux merveilleux que sont les chiens. Les séquences les mettant en scènes sont sublimes.

Disney+ nous offre une petite pépite avec ce film que nous avons accueillie avec le lancement de la plateforme en France. Une sublime mise en bouche qui laisse présager tout le potentiel de ce nouveau modèle (pour la firme).