Robert Hossein le sait : avec cette adaptation de Frédéric Dard, il possède deux atouts majeurs : Marina Vlady et Odile Versois, actrices et sœurs à la ressemblance frappante et à la beauté enivrante. Le film ne joue que de cela, mais c'est presque suffisant. En effet, la mise en scène a beau être limité, elle sait bien exploiter l'ambiguïté apparaissant rapidement chez l'une comme chez l'autre, si bien que le suspense tient jusqu'au bout.
D'ailleurs, à combien de reprises sommes-nous persuadés de comprendre enfin, pour que dans la minute suivante un nouvel événement vienne bouleverser nos certitudes? Après, ce n'est pas non plus du grand art, et si vous cherchez donc un intérêt autre que cette dualité entre les deux comédiennes slaves, vous risquez d'être déçus. Mais ne serait-ce que pour ce parfum légèrement sensuel et que l'on s'imagine (fantasme?) volontiers à la place du héros « coincé » entre ses deux femmes, on marche sans mal à ce suspense sans réelle personnalité, mais habile et efficace.