Film assez étrange, retransmettant bien l'ambiance du premier volet de la trilogie « Monologues sur le plaisir, la lassitude et la mort. », mais avec cette espèce de sentiment de suivre un long monologue, des séquences étranges presque non enchainées les unes aux autres, sans volonté particulière de trouver un prisme scénaristique commun.


Ce n'est bien sûr qu'une impression, et si on devait faire une comparaison, ce serait plutôt du côté littéraire - en omettant ses livres - dans l'ouvrage de Sade "Justine ou les Malheurs de la vertu", même si de prime abord on peut s'interroger sur la vertu d'une prostitué (même de luxe).


C'est pourtant bel et bien le cas, Ai est une jeune femme vertueuse qui ne désire que retrouver son amour perdu, et qui la nuit devient une pute de luxe malmenée par toute une classe de salarymen compulsifs frustrés/femmes esseulées frustrées complètement dégueulasses. In fine, on retrouve ici l'empathie sans concession, extrêmement violente que tente de transmettre Murakami dans la plupart de ses bouquins.


Un film qui ne plaira sûrement pas à tout le monde tant le propos est violent, la mise en scène parfois odieuse, le scénario décousu...


Pour ma part, toujours cette impression d'avoir vu (ou lu) quelque chose d'intéressant qui, comme il s'en sent le devoir, donne la "parole" aux marginaux et tristes de la société nippone, sans pour autant faire du mélodrame et de la guimauve. Superbe.

batche
8
Écrit par

Créée

le 10 mai 2019

Critique lue 374 fois

1 j'aime

batche

Écrit par

Critique lue 374 fois

1

D'autres avis sur Tokyo décadence

Tokyo décadence
AnimaMundi
3

Sujet racoleur pour film soporifique, cherchez l'erreur...

Il est toujours difficile de trouver une interprétation à un film où l'impact de l'image tente d'être plus important que les dialogues, où le suggestif est plus "fort" qu'une trame organisée et...

le 16 nov. 2012

5 j'aime

Tokyo décadence
ScaarAlexander
8

Fuite de l'humanité.

Topazu est le film-phare de l'écrivain-réalisateur Murakami Ryû, pape de la littérature gothico-moderno-sm, qu'il a tiré de son propre livre culte sur les déviances de la bourgeoisie urbaine...

le 17 août 2013

4 j'aime

Tokyo décadence
Dilettante
7

Le "Pasolini" nippon

A première vue, L'œuvre de Ryu Murakami met en avant les abjectes déviances sexuelles de la population nippone. En effet, la nouvelle génération de cette nation à la fois castratrice et pudique s'est...

le 19 sept. 2011

4 j'aime

4

Du même critique

The Forest of Love
batche
9

Critique de The Forest of Love par batche

Le film le plus désespérément triste et cruel de Sono Sion. Après une période cinématographique que j'ai pour ma part suivie d'un oeil distrait, pas convaincu, Sono Sion semble lorgner vers le...

le 30 oct. 2019

10 j'aime

La Société ingouvernable
batche
9

Critique de La Société ingouvernable par batche

Merde. C'est un peu embêtant ça. Ben oui, malgré les efforts entrepris par quelques uns d'entre nous (Prof Hayek, on t'aime XoXo), avant et au sortir de la guerre, on n'a pas réussi à gagner la...

le 10 mai 2019

9 j'aime

The Falling
batche
4

Plus molle sera la chute.

The Falling, c'est l'histoire de deux ados, l'une extravertie, l'autre renfermée, qui vivent leurs années de collège dans la rebellion. Abbie (celle qui est "délurée", jouée par Florence Pugh)...

le 5 mai 2021

4 j'aime