Un trio de sans-abri, composé d’un alcoolique, d’un travesti et d’une fugueuse, découvre un bébé abandonné en fouillant les poubelles d’un quartier de Tokyo. Leur décision de partir à la recherche des parents de l’enfant va les lancer dans une course rocambolesque à travers la ville…
De cette histoire, Satoshi Kon aurait pu tirer un conte de Noël à la Franck Capra, avec force magie et émotion. Il en a de fait tiré une comédie dramatique, mais sans magie, qui nous fait visiter les bas-fonds de Tokyo, heureusement sans misérabilisme excessif, ce qui rend cette description de l'antimonde tokyoïte d'autant plus agréable.
D’émotion, le film n’en est tout de même pas dénué, et pour peu qu’on se soit attaché à des personnages très bien écrits et à une ambiance crapoteuse parfois un peu lourde, on pourra se laisser prendre par cette histoire. Mais si Satoshi Kon mêle parfois habilement le drame et la comédie, Tokyo Godfathers finit par pécher quelque peu, à cause d’une indécision qui fait qu’il va rarement assez loin dans la comédie, pas plus que dans le drame. Le divertissement proposé reste honnête et souvent sympathique, mais il lui manque un léger grain de folie pour convaincre tout-à-fait.