Après la sortie de « Millenium Actress », « Tokyo Godfathers » est en préparation avec l'aide de Keiko Nobumoto ( la scénariste principale de « Cowboy Bebop » ) au scénario. Ce film est une œuvre originale par Satoshi Kon s'éloignant du monde omniprésent du show business des œuvres précédentes avec un budget un peu plus élevé ( 2,5 millions de $ ).
Petit ange tombé du ciel
Difficile de me rappeler la dernière fois que j'ai vu un protagoniste sans-abri ( « Les amants du Pont-Neuf » de Carax ? ) ....autant dire que cela ne court pas les rues dans le monde du cinéma ( peut être dans l'animation ? ). C'est une prise de risque osée que de prendre des marginaux ; s'accompagne alors un bagage social qui va nous permettre de caractériser les individus durant l'aventure. Je vois de l'audace à montrer une unification du groupe malgré des différences visibles ( que ce soit l'âge, l'orientation sexuelle, ou encore ce rapport à l'addiction etc qui sont des facteurs emmenant ce rejet à la norme sociétale qu'elle soit japonaise ou occidentale ) et qui pourrait n'avoir qu'un seul rapport au commun : la pauvreté. La plupart des films du réalisateur adopte un rythme soutenu dont sa compression qui est équivalent à une heure et demi de visionnage. L'animation est agréable ; on nous apporte des détails pour s'immerger dans cette ambiance misérable que ce soit les accoutrements et comportements grimaçantes ( à souligner qu'il va aussi du langage grossier verbale de la rue) des 3 sans-abris ; l'environnement urbain nocturne est à la fois labyrinthique et chatoyante à la bougie parfois froide/sombre dans ses couleurs. C'est une mise en scène penchant vers l'action ( au présent avant tout, ayant les émotions du passé) comme cette course poursuite qui montre l'adrénaline du danger ou encore cette prise d'otage . On rentre facilement dans l’esprit d'un conte de Noël gentillet ( religieux sans avoir l'impression d'en faire une promotion ) et rocambolesque par son humour communicante ( les aboiements/ les révélations des 3 sans abris marquent les liens entre eux et avec les spectateurs ). Des éléments perturbateurs va donner de l'élan vers l'avenir à des personnages qui son prisonnier des actions du passé. La musique n'a pas eu d'impact sur moi ( Keiichi Suzuki ) mais elle reste un peu jazzy avec un peu d'accordéon en fond sonore ce qui n'est pas désagréable.
« Tokyo Godfathers » réussit à nous divertir dans cette jolie aventure loufoque d'un enfant choyé par 3 malheureux qui vont être guidé par une bonne étoile.