C'est plus ou moins dans la veine de ce qu'a fait Kore-Eda récemment dans le registre dramatique à connotation sociale et c'est tout autant intéressant.
On suit donc une famille en proie à une crise, thème des plus communs pour les films labellisés "grand festival" mais pas toujours garantie de qualité cinématographique et de justesse de propos.
Un père qui goute au joies du chômage et dont le nouveau statut va impacter sa famille.
C'est une agréable surprise, je dois me l'avouer. La plupart du temps ça sonne juste. Si dénonciation d'un société défaillante il y a, bien entendu, c'est souvent sans grandiloquence forcée et sur-dramatisation. Le film se contente d'exposer modestement les conséquences de cet évènement ou plutôt non-évènement dans ce cas précis compte tenu de la démarche du père qui va cacher à sa famille la perte de son travail.
Loin d'être la source de tous les maux, ce n'est en fait qu'une épine de plus dans une famille déjà gangrénée par l'absence de communication; sauf que ça dans leur société les gens s'en accommodent visiblement, contrairement au chômage et au déclassement social.
On assiste donc à l'effondrement lent mais certain d'un foyer où chacun se contente manger son pain noir en silence, jusqu'à ce que le ras-le-bol les submerge un par un.
C'est là que le film en fait un peu trop; que ce soit ce qui arrive au père, au fils et surtout l'escapade impromptue de la mère, on a l'impression que tout s'emballe trop vite et la vraisemblance du tout en prend un coup.
Néanmoins la fin rectifie le tir et donne à voir un nouveau départ, avec de la chance c'est une renaissance (pour le fils aîné ça semble acté) sinon ce sera l'acceptation silencieuse encore une fois d'un destin vu comme une fatalité. C'est peut-être le point de vue de chacun qui décidera.
En tout cas le film finit sur une petite touche de mélancolie qui se diffuse et nous laisse avec nos pensées.