Yasuki Chiba a beau avoir tourné plus de 100 longs-métrages, son nom est pratiquement inconnu hors du Japon. Ce qui est sans doute regrettable, au vu de Tokyo Sweetheart, une exquise comédie remarquablement écrite. Les héros en sont de jeunes cireurs de chaussure, une artiste de rue et un artisan doué pour confectionner de faux bijoux. Sans oublier une prostituée, qui meurt avant la fin, ajoutant une note dramatique qui n'influe pourtant pas sur le ton allègre, voire burlesque, de l'ensemble. C'est notamment le ton d'une sous-intrigue où il est question d'une baque de valeur tombée dans les eaux du fleuve Sumida. Son pont à bascule est d'ailleurs le point névralgique du récit, à de nombreuses reprises. L'intérêt pour le film vient aussi de la réunion de Setsuko Hara et de Toshirô Mifune, dans un registre léger, dans lequel ils n'ont aucun mal à exceller.