L'un des points forts de Tolkien est bien tout l'aspect reconstitution d'époque. La mise en scène de certains lieux est réussie aussi, comme si Tolkien lui-même évoluait dans un monde de fantasy. Toutes ces ombres et formes qui s'animent sur les murs et les arrière-plans pour montrer l'imagination bouillonnante de Tolkien, c'est une idée toute simple et qui parlera à tous ces gens qui ont tendance à se laisser emporter par leur imagination. Ces visions sont malheureusement présentes à l'excès pour les séquences dans les tranchées. C'est purement personnel mais toute la partie première guerre mondiale durait un peu trop longtemps.
Le problème majeur de ce film est que les deux aspects les plus importants de Tolkien, qui ont aidé à façonner son oeuvre sont laissés de côté.
Du catholicisme de Tolkien, il n'y a qu'un prêtre, son tuteur, qui apparait dans quelques scènes mais qui est plus présenté comme une figure autoritaire. Ce tuteur est une figure de l'Eglise mais la foi de Tolkien n'est jamais vraiment abordée. Un grave oubli, alors que la foi de Tolkien a eu une influence majeure dans la création de son oeuvre.
Même si on voit tout au long du film que Tolkien a un intérêt pour les langues et qu'il en a inventé quelques unes, sa découverte de la philologie, et la passion qui en naît, n'a droit qu'à quelques minutes. C'est quand même un comble quand on sait qu'il était professeur de langues, qu'il en parlait plusieurs et qu'il a créé l'univers de la Terre du Milieu pour "donner vie" aux langues qu'il a inventées.
Le film se concentre surtout sur son groupe d'amis et son histoire d'amour avec Edith. Même si ses amis et sa femme ont eu une importance majeure dans sa vie, on laisse totalement de côté ce qui l'a inspiré à créer l'univers pour lequel on le connaît. Ce qui fait penser au biopic de Stephen Hawking qui se concentrait plus sur son histoire d'amour que sur ses travaux. Pour ce film comme pour Tolkien, une histoire d'amitié et d'amour est manifestement plus vendeuse.