Un biopic sur l'écrivain du Seigneur des Anneaux, du Hobbit, en tant que fan des deux saga c'est plus que prometteur!
Mais malheureusement le film passe quand même pas mal à côté de son sujet. Déjà, il n'y à quasi aucune fidélité à la réalité historique: on passe sous silence la spiritualité de Tolkien, sa relation avec le prêtre, le rejet de sa mère par sa famille anglicane, on réécrit l'histoire pour inventer une inspiration de la seconde guerre mondiale pour ses ouvrages (chose qu'il à formellement démenti)....
Ce n'est pas forcément un problème pour un biopic, qui peut aisément raconter une petite histoire dans la grande en créant ses vérité, mais la non plus ce n'est pas très riche. Entre le manichéisme crasse (la guerre c'est pas bien, les copains c'est cool), et une histoire d'amour mielleuse, force est de constaté qu'au niveau du scénario Karukoskine s'est pas trop foulé.
En plus de ça la narration n'est pas très bonne: entre les va et vient au début entre la guerre et sa jeunesse, les ellipses un peu aléatoires (quelques années plus tard), une dernière scène qui n'a aucun contexte, les apparitions disparitions du frère sans explications, on est parfois perdu par le positionnement spatio-temporel des scènes.
Reste qu'en dehors de ça, et contre toute attente, j'ai trouvé que ce film ferait une fiction plutôt sympathique, dommage de ne pas creuser un peu plus les hallucinations de Tolkien qui pourrait en faire un récit à mi chemin entre le réel et le surnaturel.
On retrouve quand même quelques passages intéressants sur la vie de l'auteur, avec notamment la scène ou Tolkien cherche une signification au mot Selado, et son bis repetita avant qu'il parte en guerre, mais malheureusement c'est ce genre de détails trop rares qui sont les plus intéressants.
C'est au final un film frustrant, pas vraiment un biopic mais pas non plus une fiction. Ca ferait une petite fiction sans trop d'ambition de qualité, mais à avoir le cul entre 2 chaises, on à un peu l'impression de rater l'essentiel, ici le récit de la vie de Tolkien, dont j'ai l'impression de n'avoir effleuré que la surface...