Le tango dans la grange

Je sors de la séance, mal à l'aise. Le quatrième film de Dolan, je l'attendais avec impatience. Déjà conquis par sa trilogie des amours impossibles, j'attendais très curieusement ce changement. Autant dire que j'ai été conquis du début à la fin !
On retrouve la patte Dolan, caméra épaule quelque fois, quelques chansons mais plus de "clips", les gros plans et les cris !
Mais ce qui est nouveau, c'est l'ambiance et la mise en scène ! Adapté de la pièce, Xavier réussit la transcription au film grâce à une ambiance des plus malsaines. Je me moquais des critiques qui comparaient l'ambiance à un film d'Hitchcock mais finalement je les rejoint, je me suis cru dans Vertigo quelque fois ( merci la musique aussi qui contribue à faire le même effet que celle des films d'Hitchcock ! ) Il y a une tension qui ne s'arrête jamais ! Les silences perturbent, on en devient claustrophobe ! Même si parfois on rit, on rit jaune, mauvais. La tension finit par exploser et c'est un vide quand arrive le générique. Le spectateur est coincé dans le huit clos de cette ferme perdue dans la campagne québécoise ( merci les gros plans j'ai bien flippé ! ) La montée en suspens ( très bien mené par la caméra, chapeau ) de la violence est très surprenante et EFFRAYANTE.
Les 4 acteurs sont perçants, Xavier tient le premier rôle, n'en déplaise à certains et il le représente très bien, il porte le film et l'assume tout le long. Sa performance va de pair avec celle de Pierre Yves Cardinal, autant beau que monstrueux ! Le duo est rejoint par une mère jouée par Lise Roy qui est à la fois touchante et perturbante.
Finalement ce film est une réponse à l'intolérance, cette violence extrême est conduit à son paroxysme. Un peu de College Boy dedans peut-être
On ressort du film avec la même tête que Tom sur l'affiche, on est mal à l'aise, on se questionne, on a même un peu peur.