Tommaso par Olivier Antoine

Sujet intéressant sur le papier, réalisation fluide, la narration aussi, et le propos du film habilement mis en scène avec les alternances de séquences de vie quotidienne, réunion aux AA et fantasmes du protagoniste, mais malheureusement tout cela reste peu approfondi, comme si Ferrara était en fait loin de son sujet, dans une sorte de méconnaissance: Dafoe est bien investi dans son rôle mais l'écriture de son personnage ne soulève aucun questionnements forts ou visions saisissantes des thématiques du film: l'addiction, le couple, la création, la sensibilité artistique dans la relation amoureuse etc, Dafoe parle de problèmes superficiels relatif à son couple à divers interlocuteurs mais on ne sait rien du trouble profond qui est le sien quant au fait d'être dans une relation, dans la vie ou dans l'art; parce que du trouble profond, il n'y en a pas vraiment: j'ai surtout eu l'impression d'assister au quotidien d'un auteur vieillissant en décalage générationnel avec sa femme de 30 ans plus jeune: le monsieur est donc très classiquement anxieusement jaloux et en recherche de stabilité dans un couple où il n'a pas vraiment sa place .

Oui. Bon.

La vie d'un mec qui se met en couple avec une femme bien plus jeune, et qui finalement n'a pas un lien assez fort à la création pour faire passer son quotidien au 2nd plan.

C'est pas glorieux.

Une petite vie fade, loin du trouble et des crises évoqués dans le synopsis.