Je sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que ce film est tombé dans une sorte d'oubli ou d'indifférence, ça tient à quoi ? j'en sais rien, ou alors si, c'est sans doute à cause de son sujet qui en 1983 était innovant et très moderne, mais qui a ensuite été tellement utilisé dans de multiples films d'action ou des thrillers, que ça a complètement relégué le film de John Badham dans les sujets obsolètes et déjà vus.
Je trouve ça dommage, car en 1983, Tonnerre de feu avait récolté un beau succès et avait même inspiré 2 séries TV, l'une titrée tout simplement Tonnerre de feu (Blue Thunder), directement adaptée du film, produite par Roy Huggins, avec James Farentino qui reprenait le rôle de Roy Scheider ; la série avait été lancée précipitamment en 1984 pour la chaîne ABC afin de concurrencer le projet de la chaîne rivale CBS qui sortait peu après Supercopter, autre série inspirée du film de Badham. La première trahissait le film en se vautrant dans de banales enquêtes policières sans justifier l'usage de cet hélico de surveillance lourdement armé, il n'y eut que 11 épisodes et ce fut un échec.
La seconde, Supercopter (Airwolf) avait un budget plus pêchu, c'était une prod Donald Bellisario (producteur de Magnum) qui bénéficiait du beau gosse Jan-Michael Vincent et de l'immense Ernest Borgnine qui fut à Hollywood l'un des plus grands bad guys dans de multiples westerns et thrillers. La série cartonna et dura 3 saisons. On se souvient aussi de la musique du générique très synthé de Sylvester Levay.
Mais revenons au film : Tonnerre de feu basait donc son récit sur un prototype d'hélico de surveillance, le Blue Thunder, conçu comme une arme terrifiante et s'inscrivait dans la lignée de films d'espionnage du genre des 3 jours du condor, une histoire policière à priori banale qui débouche sur une véritable machination. A la virtuosité technique de l'espionnage moderne, s'ajoutait une dénonciation des manipulations et magouilles politiques de même qu'il dénonçait une forme d'espionnage qui commençait à envahir notre vie quotidienne et dont nous n'avions guère conscience. Comme la presse, la télévision restait ainsi le dernier moyen de dénoncer les scandales, les machinations et la corruption des responsables politiques. L'intrigue paraissait donc vraisemblable, avec de vrais personnages. D'autres films comme par exemple l'Affaire Pélican ont embrayé sur des sujets similaires, ce qui a fait basculer Tonnerre de feu dans la banalité et l'oubli. Le film surprit aussi à l'époque par ses stupéfiantes prises de vues aériennes au-dessus de Los Angeles, dont la poursuite finale dans les airs en était le clou, procédé qui a été ensuite maintes fois imité. Je réhabilite donc ce film pour sa rétro-nouveauté qui paraitra sans doute banale aux moins de 30 ans qui se sont farci des tas de poursuites aériennes en hélico depuis, mais qui en 1983, avait fait son petit effet. Comme je dis souvent : il faut replacer dans le contexte.
A noter que l'hélicoptère du film qui est la véritable vedette, reprenait les derniers dispositifs techniques du début des années 80, sur la base d'un modèle français Gazelle, maquillé par les techniciens du studio dans sa structure afin de le rendre plus menaçant, de même que les systèmes visuels, auditifs et thermographiques ont été empruntés à divers appareils américains.
A noter aussi que ce fut la dernière apparition de Warren Oates.