Le principe du travesti ou de la transformation d'un homme en femme est généralement une facilité pour les scénaristes et souvent le signe d'une performance pour les acteurs. Il suffit de se rappeler de Tony Curtis & Jack Lemmon dans Certains l'aiment chaud ou de Cary Grant dans Allez coucher ailleurs, et il est clair que Robin Williams s'en inspirera en 1994 pour Madame Doubtfire. Ce dernier se travestit en femme pour voir ses enfants, alors que Dustin Hoffman se travestit pour continuer à travailler, dans les deux cas, c'est une nécessité.
Ici, ça fonctionne à merveille, d'abord parce que le scénario est excellent et s'appuie sur un hymne à la féminité, aussi paradoxal que cela puisse être. Et ensuite parce que Sidney Pollack et Dustin ont trouvé le ton juste de la comédie romantique où la drôlerie et l'émotion sont étroitement associées, en évitant totalement la vulgarité, le scabreux ou le ton de la gaudriole. En plus, Pollack joue sur le tableau de la comédie satirique en s'en prenant aux milieux de la télévision.
Dire que Dustin se paie une performance exceptionnelle serait vain, mais il est parfaitement secondé par un casting remarquable, que ce soit Dabney Coleman, Jessica Lange, Charles Durning, Bill Murray, George Gaynes, Teri Garr, et même Sidney Pollack dans un petit rôle, chacun est à sa place et bien distribué dans son rôle.