Le film de Sydney Pollack est une comédie des années 80 qui par bien des égards nous rappelle qu’il a été réalisé à cette époque, mais qui pourtant, par les thèmes qu’il aborde, reste assez d’actualité. La mise en scène est assez classique, et dans beaucoup de scènes elle fait échos aux SOAP que le film critique, notamment par la théâtralité des décors, la staticité de la caméra ainsi que l’utilisation très régulière du zoom pour se rapprocher des visages. La musique très année 80 du film est omniprésente, à chaque transition elle apparaît, elle renforce cette ressemblance avec le SOAP en donnant au film une allure mielleuse pleine de bons sentiments.
Malgré la légèreté du film, Tootsie aborde des sujets lourd comme le consentement, la place de la femme dans le milieu de la télévision et plus largement dans les années 80.
Plusieurs fois dans le film le personnage de Michael est mis face à ses propres contradictions, ce n’est que dans la peau d’une femme qu’il peut mieux comprendre les problèmes qu’elles endurent. Il est effectivement meilleur lorsqu’il explore sa part de féminité, il se rend compte de la difficulté d’être une femme dans un environnement très sexiste, et par moments va se révéler presque féministe. Dustin Offman joue à la fois une femme dans la quarantaine, sans enfant avec un très fort caractère. Ainsi qu’un homme menteur, qui trompe les femmes telles que Julie, Sandy, et toutes les téléspectatrices du soap. L’acteur est excellent dans ce double rôle.
Ce qui peut poser question aujourd’hui c’est peut-être le fait que ce soit un homme qui montre aux américaines comment être une femme forte.
La fin du film est très appréciable, j’ai eu très peur qu’il se termine sur une happy end dans laquelle les deux personnages principaux finissent en couple, mais ce n’est pas le cas. La fin est ouverte, mais l’on suppose que les deux protagonistes resteront amis.
La force du film est qu’il n’est pas qu’une simple comédie grotesque et qu’il fait toujours réfléchir, 40 après sa sortie.