Les suites de films cultes sont rarement des réussites, et Top Gun: Maverick aurait pu ne pas déroger à la règle sans l’implication acharnée de Tom Cruise sur le projet. Le film, plutôt faiblard et académique dans sa première moitié, se révèle divertissement de haute volée – sans mauvais jeu de mot – dans la seconde, notamment grâce à une photographie en image réelles de toute beauté et un montage nerveux mais néanmoins lisible et grisant.


Il évite aussi l’écueil de n’être qu’un avatar supplémentaire du patriotisme américain dégoulinant, ce qui aurait été, à notre époque, plutôt incongru et critiquable. L’ennemi contre lequel doivent se battre les pilotes de Top Gun n'est jamais clairement identifié, ni organisation terroriste, ni État du tiers-monde compte-tenu des équipements militaires avancés ; à mi-chemin entre l’Iran et une ex-république soviétique soutenue par la Chine serai-je tenté de proposer… Tandis qu'à l’inverse, l’emphase n’est jamais réellement faite sur la puissance de feu américaine, étant donné qu’il est démontré que l’ère de la supériorité technologique américaine dans l’aviation est désormais révolue.


La première partie s’axe sur les relations entre les personnages, les retrouvailles entre de vieilles connaissances (cf. Penny, jouée par Jennifer Connelly, qui n’était que mentionnée dans le premier volet), et pourra paraître de ce fait longuette à ceux qui n’auraient pas connu ou vu le Top Gun original. Idem pour le milieu, un peu mou et pas très clair dans la façon de montrer les progrès des pilotes coachés par Maverick (Tom Cruise) durant leur entraînement de choc.


Pour ce qui est de la mission qu’ils sont censés accomplir, les connaisseurs de la saga Ace Combat auront sans doute trouvé de grosses similitudes (pour ne pas dire un plagiat en règle) d’une ou deux missions présentes dans l’épisode Skies Unknown. Vols à basse altitude, travail d’équipe et dogfights de haute intensité occupent l’ultime phase du film, la plus réussie d’après moi, même si

elle use et abuse des deus ex machina afin d’aboutir à un happy end des plus classiques.

N’empêche que l’on est cloué sur notre siège durant ces moments de tension folle, impression grandement aidée par les prises de vue à l’intérieur des cockpits et par le sound design absolument divin (le tout sur une musique zimmerienne bien « cuivrée » comme il faut). On pardonne de ce fait les longueurs et autres retournements de situation improbables, puisque le film remplit parfaitement sa part de contrat : on en ressort ébouriffé et conquis par ce ballet de fuselages flirtant en permanence avec la mort, le tout sur fond de rédemption.

grantofficer
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le 25 mai 2022

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