Elizabeth Lipp (Melina Mercouri), une voleuse professionnelle engage Walter Harper (Maximilian Schell) pour l’aider à voler une dague incrustée d’émeraudes d’une valeur inestimable, gardée au musée Topkapi, en Turquie. Pour faire passer la frontière au matériel, ils engagent un « pigeon » tout trouvé en la personne d’Arthur Simpson (Peter Ustinov). Seulement, un malheureux concours de circonstances les oblige à garder Simpson avec eux, et même à faire reposer une bonne partie du plan sur lui…
Film rempli d’acteurs plutôt habitués aux seconds rôles (même si le nom de Peter Ustinov a probablement mieux traversé les ans que les autres), Topkapi ne serait peut-être pas resté dans les mémoires s’il n’avait fait gagner à ce dernier l’Oscar du meilleur second rôle masculin. C’est en effet au talent comique de Peter Ustinov, extrêmement convaincant en petit arnaqueur naïf et maladroit, que l’on doit les meilleurs moments d’une première heure assez paresseuse. L’ambiance de la Turquie de carte postale qui nous est présentée ici joue également beaucoup dans le charme du film, qui assume parfaitement une des fonctions principales du cinéma : nous faire voyager dans notre fauteuil.
Et puis on arrive à la scène du cambriolage du musée, parfaitement orchestrée, qui nous scotche au dit fauteuil. Ce n’est pas pour rien que Brian de Palma dira s’être inspiré de ce film pour la scène la plus stressante de son Mission : Impossible, l’effraction de Tom Cruise au quartier général, qui se déroule, avec quelques variantes d’ordre technologiques, de la même manière que celle du musée Topkapi par notre bande de cambrioleurs, scène extrêmement réussie, où, selon les codes de ce genre de film, chaque demi-seconde a son importance…
Ainsi, malgré ses quelques longueurs et un humour parfois épars, Topkapi nous aura fait passer deux heures pleines de charme et de plaisir, où le rire ne l’aura cédé qu’à la tension. « Mission accomplie ! » aurait dit Tom Cruise…