Après le bombardement du navire qui devait le ramener avec sa jeune épouse anglaise aux États-Unis, le capitaine de cargo Murrell (Robert Mitchum) rejoint la marine américaine et prend les commandes d'un destroyer qui mouille dans l’Atlantique sud. Au même moment, à la manœuvre sous l'océan, le commandant allemand von Stolberg (Curd Jürgen) se révèle lui aussi un rusé tacticien. Il s'ensuit entre le destroyer et le U-Boat, un impitoyable jeu du chat et de la souris. Jamais la guerre n’aura paru aussi tactique entre les mains de deux fins stratèges. En surface, il y a tout d’abord le fraîchement promu Capitaine Murrell. Issu de la marine marchande, celui-ci va devoir faire ses preuves face à un jeune équipage sceptique. Sous l’Océan, on retrouve le Commandant Von Stolberg, ce vieux loup de mer qui ne craint rien ni personne, dégage une aura wagnérienne. Le regard perçant d’un bleu azur, il se pose à la fois en meneur d’homme et protecteur envers ses hommes. Héros de la Grande Guerre, Stolberg porte un regard plus que critique sur les sacrifices et l’endoctrinement aveugle de la seconde Guerre Mondiale - un monologue cinglant face à son second et ami “Heinie” Schaffer - viendra étayer ses dires ! Même si comme le dit Stolberg : “L’humain n’existe plus dans cette guerre", le film n’en reste pas moins une fable humaniste avant d’être un film de guerre efficace. Le manichéisme qui bien souvent est l’apanage des long-métrages guerriers, fait ici, place au courage et à la bravoure au sein des deux camps. Dick Powell filme à hauteur d’homme une bataille navale parmi tant d’autres, mais, avec une impartialité inédite, faisant de “Torpilles sous l’Atlantique” une oeuvre majeure ayant inspirée des films comme “Das Boot”, “U-571” ou plus récemment “Greyhound” avec Tom Hanks !