Aussi fou que cela puisse paraitre, les seules personnes dans mon entourage qui connaissent Torque, sont ceux qui font de la moto ; apparemment ça serait un film culte. Mais dans un autre univers, celui de l'Internet moderne, il est adoré... des fans de nanar. Et, 80 minutes plus tard, il y a de quoi, car c'est du Fast & Furious version moto. D'ailleurs, l'introduction se veut ironique, et montre un motard dépasser deux voitures qui se font un concours de vitesse en plein désert.
Mais pour le reste, c'est vrai qu'il a un côté fascinant dans le côté fou... qu'il devient amusant malgré lui. Entre les motards qui se parlent comme si de rien n'était alors qu'ils conduisent avec des casques, un combat entre deux femmes où les motos font littéralement des coups de pied (!) sur fond de Pepsi Cola et Mountain Dew, une scène hallucinante de poursuite en train où une moto rentre dans les wagons sans jamais rentrer dans un seul passager, et le plus beau de tout ça, c'est une autre poursuite finale, d'une laideur sans nom, où les motos semblent aller à la vitesse de la lumière !
Il faut vraiment voir ça, car c'est d'une connerie sans nom, mais je vous garantis pas le risque de mal de crâne à la fin. Par contre, point positif (ou non ?), c'est que le côté beauf assumé dans les premières manifestations de courses dans ce désert, avec des femmes en petite tenue et les mecs bodybuildés ne va pas jusqu'au bout.
Il faut dire que Torque est un film réalisé par Joseph Kahn, un prodige du clip, dont le montage a été saboté par les producteurs pour flirter davantage avec Fast & Furious. Ce qui l'a dégouté du cinéma, au point que son film suivant, Detention, n'a été tourné qu'en 2011 avec son propre argent, histoire de ne pas revivre la même histoire. Mais c'est aussi pour ce côté racoleur, avec son casting de beaux gosses et de filles qui aiment s'enduire d'huile de vidange, et ses effets spéciaux qui donnent l'impression de rouler à toute vitesse (de la lumière) qu'involontairement, Torque est devenu culte pour les fans de nanar.