Ce film fait partie d'un triptyque de films d’opéras (produit par Andrea ANDERMANN) avec « Rigoletto a Mantova » (2010) et « La traviata a Pariggi » (2000), dont la musique est composée, respectivement, par Giacomo PUCCINI (1858-1924) et Giuseppe Verdi (1813-1901) et le livret issu des œuvres des écrivains français, Victorien Sardou, Victor Hugo (« Le roi s’amuse ») et Alexandre Dumas fils (« La Dame aux camélias »). C'est filmé (par le grand chef opérateur Vittorio STORARO) en temps réel pour la télévision, sur les lieux mêmes de l’action et diffusé en mondovision dans 107 pays. L’action se déroule à Rome en 1800 (l’opéra fut créé en janvier 1900), en 3 actes et dans 3 lieux différents : l’église Sant’Andrea (au pied du parc de la villa Borghèse), le palais Farnèse (qui deviendra le siège de l’ambassade de France à partir de 1874) et le Château Saint-Ange (construit au XVe s au-dessus du Mausolée de l’empereur Hadrien). Le livret est relativement simple et pas trop farfelu, d’autant qu’ici, il s’ancre dans la réalité historique puisque la victoire du Premier Consul Bonaparte à Marengo (14 juin), dans le Piémont (à 75 km de Turin), sur les troupes du Saint-Empire Romain Germanique n’est pas encore parvenue à Rome. Une réussite, d’une part, pour les prouesses techniques (montage en direct, sur les lieux et aux heures mêmes de l’action et d’autre part, pour le scénario, qui tient la route (à base d’amour, de jalousie et de trahison) et n’est pas tiré par les cheveux comme souvent à l’opéra, avec un vrai méchant (Scarpia), le tout dans un contexte politico-historique. Le tournage a nécessité 35 caméras et 160 microphones à raison de 3 par chanteur (dans les cheveux et les vêtements). Il y a eu 3 mois et demi de répétition : Placido Domingo (51 ans à l’époque) a chanté 350 fois le rôle tandis que c’était la première fois pour Ruggero Raimondi (51 ans à l’époque). Il y a eu 3 pré-enregistrements à 48 h d’intervalle par sécurité, vu que le tournage était en direct. Placido Domingo est même tombé de l’échafaudage dans l’église et a continué de chanter comme si de rien n’était.