Touchez pas au grisbi

Un des films policiers les plus prestigieux de notre patrimoine. Becker, Gabin, Ventura 3 monstres sacrés du cinéma. Une photographie aux petits oignons avec un noir et blanc sublime, un thème à l'harmonica dictant parfaitement l'atmosphère de ce film noir à l'américaine.

Et pourtant ...

Et pourtant quelque chose cloche, oui la mise en scène de Becker est très bonne, surtout le découpage qui est merveilleux, notamment dans la (seule) scène d'action du film, oui les acteurs sont excellents, très charismatiques, classes, les dialogues sont délicieux, l'ambiance tout à fait plaisante.
Oui mais franchement je ne vois pas l'intérêt de cette intrigue bien trop simpliste.

J'ai bien compris que ce qui intéressait Becker ce n'est pas l'action, le crime en tant que tel mais bien les hommes derrière ces crimes, les gangsters et qu'à travers cette histoire il cherche plus à montrer la réalité de ces mafieux, parler de vieillesse, d'amitié, etc. Mais l'intrigue est bien trop simpliste, l'histoire n'est que très peu prenante, et je trouve même qu'en soit les arcs narratifs des personnages ne sont pas si passionnants.
Fin enfaite ils n'en ont pas vraiment, ils n'évoluent pas, l'idée est plus de les montrer, de les présenter, de présenter ce Max campé par Gabin et sa bonhommie, sa générosité, son honneur, sa loyauté envers ses amis, ses relations avec les femmes.

Mais je ne sais pas, en tout cas sur moi ça la sauce n'a pas vraiment pris, ce qui n'enlève rien aux qualités indiscutables du film (mise en scène, découpage, photographie, acteurs, musique), c'est juste dommage, j'en attendais plus, on dirait qu'il manque une scène ou un événement, un rebondissement je ne sais pas.

Un film à voir, pour son importance dans le polar français, pour le premier rôle de Lino Ventura au cinéma, et pour le rôle qui a relancé la carrière de Gabin.