Le premier film écrit par Ingmar Bergman recèle plein de surprises.
Bien sûr les jeux de caméra sont déjà intéressants :
- l'alternance entre plan fixe et travelling,
- travail sur la profondeur de champs,
- champs / contrechamps.
En somme, un résumé remarquable des techniques cinématographiques pour souhaite en faire l'étude.
Mais n'oublions pas que Bergman n'est qu'assistant même s'il a filmé lui-même les derniers plans.
Cependant le film possède plein d'autres attraits pour les fans du réalisateur et scénariste suédois :
1. Le scénario est une espèce d'hommage ou de copie des œuvres du maitre Hitchcock. Il n'en a pas la puissance. Ni de la réalisation (Bergman n'y est pour rien ^^), ni pour le scénario.
2. On y découvre déjà des thèmes que Bergman aimera travailler. A commencer par :
- la musique et le désespoir d'un apprenti violoniste face à sa réussite fuyante ;
- les relations familiales sources de tensions et d'incompréhensions générationnelles ;
- la maladie mentale.
Evidemment, nous sommes encore loin de l'écriture ciselée des dialogues et de la profondeur dans les thèmes abordés.
3. Plus surprenant, le film a des aspects dignes de l'expressionnisme allemand de l'entre deux guerres. Notamment celui de Murnau ou Lang.
Cela se retrouve dans les postures surjouées mais aussi dans les jeux d'ombres des personnages sur les décors, les murs. Ombres qui les grandissent et leur donnent un aspect diabolique.
Pour mémoire, Bergman est le scénariste, pas le réalisateur mis à part quelques plans finaux.
4. Enfin le film se joue de parallèles assez évidents : la tyrannie du professeur est celle d'Hitler et son staff. Pour cause, le film est tourné en 1944 et le faciès du dit professeur de latin rappelle celui d'Himmler à la même époque.
J'avoue ne pas avoir trouvé si cela est à l'initiative de Bergman ou Sjoberg (le dit réalisateur).
En résumé un film surprenant de figures de styles romantiques et expressionnistes.
Mais surtout une œuvre qui ne parvient pas à égaler les références auxquelles elle renvoie.