Réalisé en 1955 par le génial Douglas Sirk, Tout ce que le ciel permet est un pur bonheur de cinéma !
C'est l'histoire d'une femme veuve d'âge mûr, dont les deux grands enfants sont partis à l'université et qui ne lui rendent visite que lors de brefs week-end ...
Cette femme c'est Cary Scott, et comme dans un bon mélodrame qui se respecte elle évolue dans un milieu très aisé fait de mondanités et de luxe.
Seulement, cette vie plutôt monotone va être bouleversée le jour ou Cary va commencer à fréquenter Rob Kirby, son jardinier beaucoup plus jeune qu'elle et d"un milieu social modeste.
De cette relation va naître toute l'hypocrisie d'une société qui se fait juge de ce qui est acceptable ou non, se donnant le droit de se faire donneuse de leçon sur le comportement des autres membres de la communauté...
Et comme Cary est une femme des années 50, le jugement portée sur elle sera terrible !
Comment peut-elle vouloir se marier avec un homme beaucoup plus jeune qu'elle ? et surtout d'un rang social si modeste ?
Pourquoi n'épouserait-elle pas un médecin de soixante ans ?
Mais cela voudrait-il dire que c'est une fille facile à mettre dans son lit ?
Le jugement de la communauté passe encore...
mais le coup fatal sera porté par ses enfants qui n'approuvent en rien cette relation qu'ils considèrent au mieux comme une passade de leur mère ! Leur égoïsme est tel qu'il ne pense en premier qu'a leur maison d'enfance qu'ils ne veulent pas que leur mère mette en vente pour partir vivre avec son jeune amant...
Sous toute cette pression, la douce Cary ne voit pas d'autre issue que d'abdiquer et renoncer à tout l'amour qu'elle ressent pour le beau et simple Rob
Une histoire simple en apparence qui cache une critique acerbe de la société américaine et de la place qui est assignée à la femme dans celle-ci.
Une femme qui a élevé ses enfants jusqu'au bout n'a t-elle donc pas le droit de penser un peu à son bonheur ?
Ne peut-elle pas sortir un peu du foyer familial au lieu de regarder le monde à travers les fenêtres de son salon douillet où trône une télévision qui la retient d'aller voir ailleurs ?
La fin de ce sublime mélodrame est d'apparence heureuse. Et c'est en effet bien d'apparence dont il est question... Pour preuve, le sublime paysage enneigé avec le faon de la dernière scène n'est pas un reflet du bonheur intérieur de nos personnages... Ce bonheur là est inaccessible car il se trouve tragiquement derrière la vitre...
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Cette superbe histoire est mise en valeur par des couleurs flamboyantes qui viennent rajouter au charme de ce sublime mélodrame !
Tout ce que le ciel permet se révèle donc être un véritable coup de cœur !
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