1882, Saint-Pétersbourg. Sacha, une jeune fille issue de l’aristocratie russe, porte une immense admiration pour son grand-père Oloukine, explorateur renommé et concepteur du Davaï, un sublime bateau. Pour sa dernière exploration, il part à la conquête du Pôle Nord, tout en haut du monde. Après quelques années passées à attendre en vain le retour de Oloukine, Sacha; pour fuir la bêtise et la prétention d’une aristocratie plus basée sur l’argent et la hiérarchie que sur l’humain; décide de partir vers le Grand Nord à la recherche de son grand-père et de son fameux navire porté disparu.
Prix du Public au Festival du film d’Animation d’Annecy et sacré meilleur film d’Animation au ReAnimania en Arménie, Tout en Haut du Monde impose une vision singulière de l’animation qui n’est jamais dérangeante. Ici pas de dessin sur papier, le tout uniquement réalisé numériquement. Un ton éclatant et des couleurs remarquables dans lesquelles le spectateur contemple allègrement les magnifiques peintures du monde de glace. Rémi Chayé, passionné par le 19ème siècle et notamment par Jules Verne, est à l’origine de l’image et de l’atmosphère, mais l’histoire, on la doit à Claire Paoletti, qui échangea pendant plusieurs mois ses idées avec le réalisateur. Ce sont ensuite greffés au projet, Patricia Valeix, co-scénariste et Fabrice de Costil, dialoguiste, qui ont permis l’émergence de nouveaux enjeux ainsi que de nouveaux personnages secondaires.
Tout en haut du Monde est une grande fable d’exploration. D’un postulat de base pourtant bien connu avec une petite-fille et son grand-père, lui narrant ses voyages à travers le monde; L’histoire se poursuit par un douloureux périple à la recherche d’identité et d’inconnu. On entre dans un monde immense et blanc, avec comme voisin la brume et comme ennemi l’homme affamé. S’il peut s’agir de rêves d’enfants durant les premières lueurs du bal, à la racine du départ de la jeune fille, l’expédition prend une tournure nettement plus sombre et efficace. Terminés les chansons de la petite qui fredonne ses utopies, le final gentil, et l’explosion de bons sentiments sur fond d’histoire d’amour patibulaire. Place à l’aventure, aux difficultés d’être une femme sur un bateau, aux doutes qui s’immiscent dans le cerveau de chacun selon les rations de nourriture. Mais qu’est-ce que le grand-père est venu chercher dans cet antre blanc ? Est-il encore vivant ? Et la jeune fille, est-elle sûre de la destination qu’elle a fait adopter aux marins après avoir fugué ?
La suite de la critique sur le site Le Cinéma du Ghetto : https://lecinemadughetto.wordpress.com/2016/02/07/tout-en-haut-du-monde-2016/