Il serait cruel quoique logique de soustraire le film au scandale qui l'a éclaboussé, et crèvent les yeux au niveau de certains raccords (Mark Wahlberg qui maigrit et enfle d'une séquence à l'autre). Tout l'argent du monde ne dépareillera pas aux côtés de Cartel ou Alien Covenant, et plus précisément avec la tonalité quasi-misanthrope traversant sa filmo depuis quelques années. Ça fait maintenant plusieurs films que le cinéaste délaisse les figures héroïques pour les emblèmes négatives.
Après l'avocat véreux ou l'androïde vicieux, Scott a jeté son dévolu sur le milliardaire avide. Pas n'importe lequel, puisqu'il s'agit du magnat pétrolier J. Paul Getty. Qui s'est également rendu célèbre pour avoir refusé de payer la rançon réclamée par les ravisseurs de son petit-fils, John Paul Getty III. Dès que Ridley Scott filme ce vieil homme, roi d'un royaume qu'il a bâti pour se cloisonner de toute interférence humaine, il fascine. Christopher Plummer est à ce titre particulièrement glaçant d'immoralité. En contrepoint idéal à ce monument de monstruosité, Michelle Williams excelle dans le rôle de la mère du malheureux adolescent fait prisonnier.
La confrontation entre ces deux figures contraires fait tout le sel du film. Parce que dès qu'on en arrive au personnage de Fletcher Grace (Mark Wahlberg), Tout l'argent du monde retombe lourdement dans l'académisme du film de prise d'otage. Ça se suit poliment mais c'est fade et ennuyeux. Je saluerai cependant la prestation de Romain Duris dans un rôle plus nuancé qu'attendu. Au final, le film reste bancal, parfois grand parfois anecdotique. Donc on va dire qu'il mérite la moyenne.