Juliette,Marie et Florence sont trois greluches parisiennes débiles sur le retour et amies depuis l'enfance.En apparence elles ont de bons boulots,avocate,médecin,publicitaire,mais la réalité est moins reluisante.Juliette a peu de clients et peine à faire régler ses honoraires,ce qui n'arrange pas sa position bancaire vu qu'elle dépense compulsivement comme la tarée qu'elle est.Marie bosse dans un hôpital public et Florence végète depuis des lustres dans une agence qui ne lui confie pas les gros contrats.Côté coeur ça ne va pas mieux.L'avocate est célibataire car toutes ses histoires tombent rapidement à l'eau,ce qui est normal vu sa stupidité et son agressivité.La toubib rame avec un mari peintre qui ne vend jamais une toile et ne fout rien à la maison.Quant à la pubarde,elle est soumise à un conjoint méprisant qui la rabaisse continuellement.Pour le premier de ses trois films,Cécile Telerman nous inflige un énième épisode de la saga du blues de la conne quadra post-moderne.Signant réalisation,scénario,adaptation et dialogues,elle ne parvient qu'à démouler une sorte de triste enchaînement de mornes séquences remplissant péniblement une oeuvrette de facture téléfilm.La photo dégueulasse et le tintamarre grotesque qui tient lieu de musique et couvre la moitié de ce qu'il serait indécent d'appeler des dialogues n'arrangent évidemment pas la situation.C'est écrit et réalisé par une femme,les héroïnes sont des femmes,c'est donc du cinéma féministe.Enfin en principe,étant donné la désastreuse image ici donnée du sexe faible.Entre la pétasse hystéro,l'ahurie indécise et l'esclave domestique velléitaire,le tableau n'est pas franchement valorisant et on se demande qui voudrait s'encombrer de pareilles pouffiasses.Evidemment,tout ça est la faute des hommes,ces salauds qui sont en définitive tous des pauvres types,de l'évaporé puéril à l'irresponsable trop cool,du profiteur hypocrite à l'executive man froid comme une lame.Tout s'arrangera plus ou moins à la fin,et puis il reste l'indéfectible amitié des trois abruties,ça au moins ça ne changera jamais.Le trio d'actrices fait ce qu'il peut pour écoper la flotte qui entre de toute part dans ce navire en perdition,mais c'est peine perdue.Mathilde Seigner n'arrive pas à humaniser Juliette,grande gueule détestable à la mauvaise foi écoeurante.Judith Godrèche promène mollement son éternel air niais et ahuri,alors qu'Anne Parillaud semble sous hypotension.Chez les mecs on voit une nette différence de niveau entre les habitués du cinéma et ceux de la télé.Par conséquent,Mathias Mlekuz,Pascal Elbé et Marc Citti ont beaucoup plus de relief que Thierry Neuvic,Pierre Cassignard ou Bernard Yerlès.Pascal Elso arrache quelques sourires en patron d'agence de pub gravement allumé et François-Xavier Demaison interprète pour sa première apparition au ciné un agent immobilier,ce qui n'est pas étonnant avec un tel nom,ça doit être pour ça qu'il a eu le rôle.