Un format vidéo épouvantablement laid (des mini-séquences filmées à l'épaule, à la dérobée, tremblante, avec des zooms pénibles ou carrément à côté de son sujet pour être sûr de ne pas voir ce qu'il se passe), un jeu d'acteurs à se demander si l'on peut encore appeler cela du cinéma (il faut voir Lucien Jean-Baptiste à demi-nu, hystérique, avec une machette...) et une intrigue dont on espère, au mieux, n'avoir pas compris le but. Car, c'est bien le problème avec Tout Simplement Noir : en plus d'être hideux et aussi bien joué qu'un spectacle de kermesse, il ne consiste qu'en une longue suite de clichés racistes qui sont placés sur le compte de l'humour ou du black power (on ne peut pas critiquer car ce sont les concernés qui récitent les clichés ? Réponse : si.). On ne peut s'empêcher de trouver le film ignare quand on entend le courant de la négritude détourné et utilisé à toutes les sauces, on tente de comprendre l'intérêt des "pour être un vrai Noir, il faut avoir un passé colonialiste, être une victime des Blancs, détruit par la police, échouer socialement...' (on s'arrête là, mais le film nous sert ces immondices durant sa totalité). On a essayé de comprendre, vraiment, mais difficile de ne pas y voir parfois des discours de haine plutôt que des discours d'entraide. Les gags ne sont pas drôles (des moments de gênes mal joués par Zadi en face caméra, placides, pour la plupart) et le visuel est loin de compenser le manque cruel de contenu. Inutile, hideux et au but douteux.