Resituons le contexte. Une sortie de premier confinement compliquée, un mouvement Black Lives Matter polarisant le débat... Autant dire que la sortie de Tout Simplement Noir arrivait, sur la forme comme sur le fond, à point nommé. Le film est intelligent dans son propos : pas de grands discours moralisateurs, de laïus pénible et bâteau sur à quel point être méchant c'est pas très gentil. On va plutôt passer au karcher les différentes manières d'aborder le sujet, avec une autodérision perpétuelle (petite pensée pour la dentition du réalisateur et protagoniste, c'est vraiment pas facile) et une réflexion pas idiote sur le communautarisme. On pourra déplorer un manque de forme, ce n'est finalement qu'un film à sketches pas tout à fait liés les uns aux autres, comme si Bref était un long métrage par exemple, et un bazar de mise en scène parfois, le film se perdant parfois dans sa nature de faux documentaire et la gestion de la caméra pêche par instants. Pour autant, si le film n'est pas parfait techniquement, il a le mérite d'être intelligent, extrêmement drôle, et au final, peut-être, la comédie nécessaire au moment de sa sortie. Restera-t-il pour autant dans les mémoires ? Rien n'est moins sûr, et ce n'est pas grave.