Acteur raté, JP canalise sa frustration en se voulant militant antiracisme provocateur, et défenseur de la « communauté noire ». Il décide d’organiser une marche pour les « hommes noirs » à Paris. Mais en tentant de convaincre des personnalités de l’accompagner, il se confrontera à ses propres idées simplistes…
La crise du covid-19 a allègrement perturbé les sorties cinéma en 2020, dont beaucoup se sont retrouvées perdantes. Ce n’est sans doute pas le cas de « Tout Simplement Noir », diffusé en salles moins de 2 mois après la mort de George Floyd, avec un mouvement Black Lives Matter au pic de sa médiatisation, et sans concurrence de blockbuster outre-Atlantique.
Le film aborde de manière frontale la notion d’identité « noire ». Sans prendre de gant (mais sans subtilité non plus), Jean-Pascal Zadi montre la futilité de ce type de cause. D’une part car cette pseudo-identité masque une énorme variété culturelle et ethnique. D’autre part car chacun appréhende son identité à sa façon : insouciance de la couleur de peau, simple héritage culturel, surpolitisation, extrémisme… ou opportunisme. A travers ce faux documentaire, Jean-Pascal Zadi dénonce ainsi la politisation immédiate et absurde de tout et n’importe quoi, dans un monde complexe où la défense d’une idée simple peut rapidement amener à la radicalité ou à la divergence.
« Tout Simplement Noir » souffre néanmoins d’un fil conducteur un peu ténu, le scénario se résumant à une série de rencontres entre un JP maladroit, et des guest stars qui jouent à fond la carte de l’autodérision. Un format qui aurait presque été plus approprié pour une web série avec des épisodes de quelques minutes. Néanmoins, quelques-uns de ces moments sont croustillants, tel qu’un casting avec un Mathieu Kassovitz explosif, un Fary sans scrupule, un Eric Judor qui perd les pédales, ou la bande de potes de Ramzy qui cherche à faire de la récupération.
A l’arrivée, même si le film n’est pas toujours fin dans son propos, il est plaisant à suivre, et a le mérite de remettre en perspective l’activisme primaire, chose pas tout à fait politiquement correct de nos jour.