Ça me fait presque mal de mettre seulement deux étoiles à ce film indépendant tant il est au fond plein de qualités. Bien joué (Annette Bening et surtout Julianne Moore sont décidément deux actrices exceptionnelles), souvent drôle et assez bien écrit, le film vient au fond presque tout gâcher lors d'un dernier quart d'heure malheureusement terriblement simpliste, pour ne pas dire carrément démago. En effet, alors que le film avait jusque-là réussi à éviter pas mal d'écueils pour nous proposer des personnages sympathiques et même étonnants, Lisa Cholodenko vient bazarder tout cela avec un discours censé être bien-pensant sur le couple et l'homosexualité. Ainsi parce qu'il est un homme (et hétéro?), Paul n'a pas le droit au bonheur avec Jules, et ce alors que celui-ci nous paraît au fond nettement plus tolérant et ouvert que Nic et que cette même Jules. Bizarre. Bizarre qu'en prétendant se montrer tolérant on nous fasse l'éloge de deux lesbiennes et le procès d'un hétéro qui n'avait rien demandé à personne. Dommage, d'autant que le reste du film avait donc vraiment réussi à nous séduire.