Il est difficile de parler en mal d'un film dont on sent que le réalisateur y a mis ses tripes, et a eu en l'occurrence un coup de cœur pour Bali, au point d'y avoir vécu durant des années. Mais c'est ainsi ; Toute la beauté du monde est un mauvais film. En gros, c'est la version ratée de ce qui sera Un + Une de Claude Lelouch quelques années plus tard, et on y pense, parce que Marc Esposito a voulu faire un film à la manière de.
Ça commence par Zoé Félix qui apprend la mort de son compagnon, et elle tombe. Puis, après s'être coupée les cheveux, et une grave dépression, un ami de son frère, Marc Lavoine, lui conseille de se ressourcer à Bali, afin de surmonter le deuil. Mais en laissant les enfants derrière elle, faut pas déconner. Et comme Marco est un filou, il se propose de la rejoindre, car il en est tombé amoureux, pas folle la guêpe.
Ensuite, c'est un défilé permanent de cartes postales, où l'office du tourisme indonésien a sans doute participé à la production du film, avec ces 1723 plans de soleil couchant, de montagnes, de ballades en scooter (mais sans Audrey Hepburn ni Gregory Peck), de sorte que sa durée, même si ça ne dure que 100 minutes, frôle parfois le supplice. On sent le réalisateur grisé par ce qu'il a vu, mais qu'en est-il de l'histoire ?
Alors, on a Zoé Félix, que j'ai rarement vu aussi mauvaise, face à Marc Lavoine, qui ne fait presque rien, qui se tournent autour, l'une prétextant qu'elle ne peut pas encore s'engager, l'autre qui ronge son frein, c'est comme ça jusqu'aux dernières minutes. On retrouve aussi un compère du cœur des hommes, Jean-Pierre Darroussin, ravi de se faire payer des vacances à Bali et qui apporte les seuls moments où on se réveille un peu. Enfin, il y a un truc que je ne pardonne pas, c'est l'omniprésence de la musique, qu'on entend sans arrêt ; mais pourquoi ? A ce niveau-là, c'est un tue-l'amour.
Non, vraiment, je n'y ai pas vu toute la beauté d'un monde, mais un film vraiment raté, qui passe totalement à côté de son émotion attendue.