Avec sa chaleur humaine indéfectible, le film ne laisse longtemps pas voir ce qu'il raconte. Son monde, comme une petite boîte remplie d'émotions et d'avions qui relie la capitale Argentine à Ushaïa, s'amuse longtemps à faire se frôler hommes et femmes. C'est avec une complaisance presqu'enfantine qu'il les enlace et les sépare.
Paresseux, il prend son temps pour nous dire que ce que l'on voit est aussi joli que bénin, que l'insouciance a sa raison d'être, bref : que la boîte est hermétique et que l'on ne risque pas de s'y perdre. Il veut tellement nous mettre en sécurité dans son cocon cosy qu'il en oublie d'ajouter la tension qui justifierait l'attente et donnerait de la valeur à la conclusion.
Est-ce grave ? Pas vraiment. Certes, cela le rend distrait, et j'en reste à me demander le comment du pourquoi de l'amourette inconséquente qu'il décrit, et de tous ces gens plus attachants les uns que les autres qui tournent dans le vide en tournant les uns autour des autres. Mais il est planant et léger - des adjectifs aériens qui ne me viennent pas par hasard. L'attachement, c'est bien aussi. Et faire un film sans pièges, ce n'est pas un choix si simple.
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