C'est un huis-clos âpre et vite étouffant et qui pose de bonnes questions. Il prend son temps (les vingt premières minutes) pour présenter vite fait les habitants de l'immeuble. On s'aperçoit vite qu'ils sont à l'image de cette immense tour déshumanisée : un alcoolique, une racaille et ses deux potes, une mère indigne, un fanatique de FPS en ligne. Bon, y a également un couple de retraités sans histoire et une célibataire un peu moins peureuse que les autres.
A travers cette longue exposition, les deux réalisateurs nous montrent, comme je l'ai dit, les travers habituels d'une banlieue : solitude (ce qui peut paraître paradoxal alors que les locataires sont les uns sur les autres), abandon, dégradations diverses, agression, rackets, incivilités.
Au bout de vingt minutes, Tower block se mue en film de survie plus classique. Les seconds rôles les moins en vue partent en premier et ainsi de suite. Toujours sans délaisser le côté humain : certains vont chouiner, s'apitoyer sur leur sort, rester silencieux, culpabiliser, se battre. Même s'il y a certaines facilités du côté du tueur. Il a l'air d'être partout à la fois, fait mouche à chaque coup, a pu installer des pièges de partout dans l'immeuble. Et j'ai du mal à croire qu'il puisse tenir toute une nuit comme ça sans être entendu par les forces de police !
Tower block a rempli sa mission. C'est tendu de bout en bout, violent, avec des personnages humains, pathétiques ou héroïques, ça dépend.