Nuit spéciale Zombies, Monstres et Compagnie au Festival de Cinéma d'Alès, on apprend juste avant la séance de Girls with Balls que Netflix a racheté le film, interdiction de le diffuser. Ah, les spectateurs sont déjà là, que fait-on, on plie bagages ? Jamais. Ce n'est pas l'esprit festoche. Hommage au projectionniste qui a lancé un "J'ai un film, je crois." auquel on s'est tous raccroché comme des assoiffés : chauffe, Marcel, chauffe !!! Toxic Avenger. Il nous a lancé Toxic Avenger. On a tous découvert en même temps ce nanar volontaire, cette parodie des films de super-héros (on se rappelle de la série de fin des années 70, L'Incroyable Hulk avec Lou Ferrigno, dont Toxic Avenger est la réponse ultra-kitsch), suivant les aventures d'un jeune technicien de surface (et sa serpillière) qui devient un monstre au grand cœur, luttant contre ses persécuteurs d'autrefois, et sauvant la blonde... Tout est d'une laideur absolue (les cailloux rebondissent, et on le voit : c'est fait exprès), les vannes sont très régressives, les acteurs s'en donnent à cœur joie, la musique est inspirée. Tout dans cette parodie est d'une générosité folle, et place gentiment son œuvre comme l'une des meilleures (si ce n'est LA meilleure) des productions Trauma. La salle a rigolé bruyamment, et on s'est laissé prendre au jeu du monstre mal fait, des murs explosés d'une pichenette, du faux-sang qui gicle partout, des combats à la serpillère, des répliques débiles, d'une parodie qui s'assume à fond. Un triomphe a accompagné le générique de fin, de la part d'un public surpris et hilare, alors merci Netflix, on vous doit notre succès, tandis que vous bidiez finalement avec le film acheté. On se propose d'éponger votre dégoût (le karma) avec une bonne serpillière.