Une fin de trilogie entre émerveillement et larmes

S'il y a bien une chose qui menacent les jouets, c'est l'abandon. Ce thème restera l'éternelle rengaine de la trilogie Toy Story. Condamnés à être remplacés par d'autres compagnons de jeu plus perfectionnés? Toy Story 1 abordait le problème. Incapables de lutter contre le plus redoutable des adversaires, le temps? Toy Story 2 le prophétisait avec philosophie. Restait donc pour Woody, Buzz et ses amis à l'affronter pour de vrai.
Et pour ce cernier (?) tour de manège, Pixar Studios offre à ses héros un vrai festival où se mêlent créativité, rebondissements et émotions fortes. Le discours est aujourd'hui plus solennel, ce qui n'empêche pas les génies du studio à la lampe de délivrer un nouveau bijou de poésie aux accents délirants. Le seul reproche que je pourrais adresser à Toy Story 3 concerne l'utilisation du personnage de Buzz L'Éclair. Légèrement victime d'un manque d'inspiration de la part des scénaristes Andrew Stanton et Michael Arndt, Buzz répète quelque peu les péripéties du deuxième volet. Rien de bien gênant, mais un renouvellement aurait été bienvenu.
C'est le seul et petit accroc à signaler sur ce joyau d'une étourdissante beauté et aux compositions une nouvelle fois féériques de Randy Newman. Toy Story 3 fait incontestablement parti des plus belles œuvres du studio, celles qu'on ne veut jamais voir finir (et pourtant quel final, à la fois déchirant et libérateur, absolument magnifique). Une ode à cet éternel recommencement qu'on appelle la jeunesse. Et on est jamais assez grand pour avoir passé l'âge.