Toy Story 3
7.5
Toy Story 3

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich (2010)

En 2005, Disney ouvre un nouveau studio : Circle 7 Animation, il se destine à produire uniquement des suites des films Pixar (sans la contribution de ce dernier cassant leur gentlemen’s agreement décidé en 1999). Toy Story 3 est rapidement mis en chantier. La même année, le synopsis fuite, il consiste à voir Buzz rappelé dans son usine de Taiwan pour y être révisé suite à un vice de fabrication, Woody et ses amis partant alors à sa rescousse… Le constat est affligeant tant l'imagination semble absente.


Heureusement, en 2006, la direction de Disney change et ils organisent une réconciliation avec Pixar accompagné d’un achat du studio à la lampe. Disney place également John Lasseter (réalisateur de Toy Story et Toy Story 2) à la tête de la division animation et création de Disney et de Pixar. Sa première décision est de fermé le nouveau studio Circle 7 Animation et de, par conséquent, annulé toutes les suites Pixar dont Toy Story 3.


Il faut attendre 2007 pour que John Lasseter officialise un Toy Story 3, et pour la première fois il ne sera pas à la réalisation. Il choisit un gars issue de chez Pixar : Lee Unkrich. Il aura la lourde tâche, pour sa première réalisation seul, de clore une trilogie.


Lee Unkrich arrive chez Pixar en 1994. Il devient monteur sur Toy Story, sur 1001 Pattes et sur Toy Story 2. Il co-réalise Monstres & Cie et Le Monde de Nemo. Ce Toy Story 3 est un tournant important dans sa carrière puisqu'il est nommé seul à la tête de la réalisation.


John Lasseter, Andrew Stanton, Pete Docter et toute la bande se réunissent afin de trouver la meilleure façon d'aborder la suite. Il est impératif pour Lee Unkrich que le film soit à la hauteur de ses prédécesseurs. Toy Story 3 sera partie prenante de la saga Toy Story tout entière. Le troisième volet doit clore en beauté l'histoire. Dans cet esprit, les onze ans qui séparent le deuxième opus du troisième sont utilisés comme un atout. La vie s'est écoulée ! Les humains comme les jouets ne sont donc plus tout à fait les mêmes. Le temps est passé par là et avec lui l'enfance. Tout le monde est désormais à la croisée des chemins. La question reste de savoir lequel emprunter ?


Le début du film est marqué par l'absence de beaucoup de jouets d'Andy (la Bergère, Sifli, Karting, Rocky, le requin, même les petits soldats prennent la fuite). Les jouets d’Andy furent donnés au cours de son adolescence. Heureusement il reste le cercle dur de jouet : Woody, Buzz, Jessy, le couple Patate, Rex, etc…


Andy a 17 ans et il rentre à l’université. Cela fait des années qu'il n'a pas touché à ses jouets, dont le groupe a été très réduit. Andy range ses jouets dans un sac poubelle direction le grenier, sauf Woody qu’il désire prendre à l’université. Les jouets pensent qu’ils vont finir à la poubelle alors ils font leur possible pour s’échapper et ils finissent à Sunnyside, une garderie.


La plus grande idée des créateurs a sans doute été de trouver l'environnement idéal pour faire évoluer la joyeuse troupe. Il se devait d'être crédible et cohérent, notamment par rapport aux premiers opus qui ont chacun leur domaine attitré. Les décors sont splendides, ils jouissent d'un rendu incroyable : la crèche de Sunnyside atteint en particulier le sommet du réalisme et de la minutie dans les détails. Elle semble tout simplement réelle et le contre emploie à son sujet, tout comme à l’antagoniste, est brillant.


Les nouveaux environnements sont toujours une bonne excuse pour de nouveaux jouets, à Sunnyside on peut trouver Barbie et Ken qui rapportent une touche de fraicheur qui manquait. Mais celui qu’on remarque le plus c’est Lotso, le vieil ours en peluche qui dirige les jouets de la crèche. Tout doux avec son odeur de fraise, il dispose des atouts idéaux pour faire fondre les spectateurs de tendresse. Il s’avéra être l’antagoniste de l’histoire avec une motivation et une détermination très touchante.


On n’oublie pas les jouets très sympathique de Bonny.


Et surtout toutes les vedettes mythiques. Elles n'ont pas pris une ride et conservent toutes leurs identités propres. Woody, Jessie, le couple Patate, Zig-Zag, Bayonne, Rex, Pile-Poil sont de retour plus en forme que jamais. Sans oublier bien évidemment Buzz qui livre, comme à son habitude, un florilège de postures plus drôles les unes que les autres : il redevient par exemple, un temps, le ranger de Star Command du premier opus ou va jusqu'à s'abandonner dans une inédite version hispanique.


Toy Story 3 est techniquement irréprochable, l'introduction est à couper le souffle tout comme les trente dernières minutes d'une rare intensité. Il captive ses spectateurs avec des scènes qui délivrent des images d'une qualité exceptionnelle, notamment en profondeur de champ, sans jamais tomber dans les affres de la 3D intempestive.


Si Toy Story 3 affiche une belle ambition technique et scénaristique, la bande-son se contente de faire de la figuration. Randy Newman revient à la partition sans volonté de renouveau. La bande originale demeure ainsi efficace, mais on oublie toutes notions de nouveautés. Pourtant en 2011, il remporte l’Oscar de la meilleure chanson pour « We belong together » qu’on entendra juste pendant le générique de fin.


Toy Story 3 remporte aussi l’Oscar du meilleur film d’animation en 2011 et il atteint le score dingue de 1.000.000.000 $ de recette au box-office.


Le film est d'une richesse émotive incroyable. Le spectateur s'étonne même, au plus fort de l'émotion, à essuyer quelques larmes pour ces jouets qui l'ont accompagné toutes ces années. La scène de la déchèterie est déchirante, Le film ne se réduit pas à ce seul registre, il allie l’action, l’humour et le suspense de façon magistrale. Le spectateur est happé par l'histoire et ne décroche jamais.


Toy Story 3 est une excellente surprise tant il clôt de la plus belle des manières la trilogie sans rien renier de son passé. Réussi de bout en bout, le film démontre, en effet, la capacité de Pixar de se renouveler même dans l'exercice périlleux que constitue l'élaboration d'une suite. Toy Story 3 est le résumé parfait du savoir-faire Pixar !

StevenBen
9
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le 28 mars 2022

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Steven Benard

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