L’histoire de Robyn Davidson que l'on imagine être un personnage "remarquable" est traitée comme une sorte de road movie où l'Australie parait être une destination paradisiaque pour tout voyageur en quête d'exotisme.
Une aventure qui aurait méritée le poids du silence pour parfaire l'idée de déconnexion du monde, du voyage dans une contrée inconnue... et la pointe d'angoisse liée à la solitude, au doute, au froid et aux dangers de tous les instants.
Seuls les paysages mis en valeur par des jeux de caméras apportent un léger souffle sur ce thème qui interpelle chacun de nous sur notre place, sur la liberté et sur le fantasme de pouvoir choisir un mode de vie hors norme. Quelques flashbacks pour nous expliquer son histoire et une narration bien linéaire pour son cheminement de la ville au désert pour atteindre l'océan, le but final.
Un manque de rythme, peu de situations prenantes et l'absence de suspense finissent par lasser. Même le jeu de l'actrice ne peut sauver quelques gros défauts de situations. Adam Driver est de toutes les parties en ce moment et le choix d'acteur en vogue, malheureusement, ne suffit pas. L'omniprésence du journaliste n'apporte pas le sentiment de dualité pour notre héroïne avec en même temps, la frustration qu'elle doit ressentir, femme dans un milieu d'homme cherchant à s'émanciper de tout cela et verse plutôt dans une sorte de semi-romance peu emballante. Les scènes plus puissantes ou son refus des autres ne sont que survolées que ce soient dans les situations dramatiques ou les rencontres et n'apportent finalement que longueurs.
Son rapport à la nature - et à savoir de quelle manière le personnage réel a mis au point son voyage et sa réflexion sur les risques, n'est pas clairement évoqué. La scène dramatique, notamment de sa chienne, relève bien le côté "vacancier" par une certaine désinvolture.
Il manque le souffle épique, les "traces" tant physiques que mentales liés à son périple ne se ressentent pas, et le dénouement ne nous éclaire pas sur le résultat, les bienfaits ou les remises en question liés à cette expérience.
Finalement ne restera qu'une jolie carte postale du désert australien peu inquiétant et très ensoleillé. Plus un joli road movie pour se changer les idées que pour réfléchir au sens du voyage ou à la difficulté d'être.
Le générique de fin par des photos d'archives... pour un bel hommage final.