Il faut voir Breaking Point plus comme la seconde adaptation d'En avoir ou pas que comme le remake du Port de l'angoisse : le film de Curtiz est plus proche du livre d'Hemingway que du film du Hawks, ne reprenant pas le contexte de la guerre- ce qui est sommes toute normal, nous sommes en 1950 et plus en 1944.
Curtiz tire ici son film du côté du film noir, l'histoire du pauvre type pris dans un engrenage fatal qui le conduit dans l'illégalité, le banditisme et le meurtre. Film noir donc, mais original dans son genre, de part sa localisation, loin des villes nocturnes mais au bord de la mer, parfois en extérieur. A ce titre, Breaking Point est réussi, ajoutant en plus une touchante histoire d'amour et le début d'une réflexion sur la différence de traitement des minorités raciales (à la fin qui se soucie du sort de l'associé black du héros ? personne).
En plus, l'amateur de cinéma se régalera sur le brio de la mise en scène avec une vraie leçon à retenir sur l'importance de la profondeur de champs et de la lumière pour créer un espace cinématographique complexe et porteur de tension (de film noir, justement). A redécouvrir d'urgence.