Un champion de course automobile, recalé six fois au permis de conduire ("Qui peut dire qu'il n'a jamais eu de faiblesse ?"), se fait voler son briquet par une belle petite brunette. Ce qu'il ignore, c'est qu'un 39 marches l'attend, qui l'obligera à se confronter à la CIA, au KGB et à une joyeuse organisation de machiavels à la petite semaine qui, contrairement à Miss France, ne veulent pas de la paix dans le monde.
Un chouya vieilli, faute au grain de l'image et à une musique tonitruante, mais très recherché dans ses plans, dans la construction du scénario qui disperse ses indices comme le Petit Poucet des miettes de pain, Rapporto Füller, base Stoccolma ou Trahison à Stockholm en version française, n'est pas le nanar que laisse à croire son apparence première.
Habile dans certaines de ses saillies humoristiques, dans sa recherche esthétique, proche de James Bond, l'imitant moins qu'il ne se le réapproprie, il ne souffre en réalité que d'une ou deux répliques nanardesques parce que simplistes et d'un "lieu commun de l'idiot du village"* relatif à l'identité d'un des traitres du film.
Porté par le duo de charme Ken Clark, interprète de l'un des Francis Coplan et de l'agent 077, sorte de croisée entre Roger Moore et Martin Landau, et Beba Loncar, connue entre autres films pour sa prestation aux côtés de Bourvil et Venantino Venantini dans Le Corniaud, belle blonde évanescente mais aussi et surtout femme forte au coeur de l'action, secondé par le grand nom de l'espionnage de Jess Hahn (Les Barbouzes, La Valse du Gorille, Danger immédiat, La Raison d'Etat), le film reste malgré son bon demi-siècle d'existence une belle découverte.
A voir avec des yeux SLC, une passion bondienne ou un esprit sixties pour un total profit mais à voir, parce qu'il le mérite.