Le bétail du rail
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Un train de nuit traverse la Pologne en direction de la mer du Nord. Parmi ses passagers, un homme et une femme se retrouvent par inadvertance dans la même cabine. Les deux paraissent fuir quelque chose ; ils vont très lentement se révéler l'un à l'autre. Ils constitueront le centre de gravité de ce film étonnant que l'on ne peut faire entrer dans aucune case. Faux thriller aux accents hitchcockiens, non film noir en huis clos au suspense endormi, sans vrai mystère sous-jacent, romance parfumée de Nouvelle vague que l'on devine contrariée dès le départ, Train de nuit est un peu tout cela à la fois, mais finalement bien plus. S'il est sans doute une métaphore habile de la Pologne d'après-guerre, le film atteint un caractère universel, que l'on peut aisément constater aujourd'hui en le découvrant vierge de toute information. En nous faisant ressentir autant de compassion pour ces quelques âmes en peine, parmi lesquels des amoureux déçus ou heureux, montées à bord de ce train, autant de curiosité pour ces passagers qui se croisent, font connaissance ou s'évitent, et en nous montrant aussi l'effet de groupe pernicieux, à travers cette masse dangereuse entretenant la rumeur et prête à s'acharner aveuglément sur un pauvre bougre, assassin présumé de l'intrigue policière presque accessoire du film, Jerzy Kawalerowicz dresse un portrait particulièrement subtil et émouvant de l'humanité, dont il réunit ici un petit concentré représentatif. Avec une délicatesse et une précision de chaque instant, le cinéaste déploie et dépeint une petite ribambelle de personnages divers, assez touchants et si humains, tous facilement identifiables alors qu'ils sont plutôt nombreux et que le film est relativement court compte tenu de son ambition. Des intrigues, parfois à peine esquissées, gravitent autour des deux personnages principaux, dont on rejoint régulièrement la cabine...lire la suite de la critique.
Créée
le 21 juil. 2020
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