C'est du Lourdes !
Qu'est-ce qu'on attend d'une comédie musicale ? Plutôt qu'une histoire porteuse de sens, de la fantaisie et une certaine légèreté, sinon ce serait un drame musical, non ? En tous cas, les frères...
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"Soyez vous-même, les autres sont déjà pris." Cette citation d'Oscar Wilde pourrait coller à Tralala, et surtout à son personnage principal singulier. Cette comédie des frères Larrieu est un petit OVNI en son genre, qui lorgne sur la comédie musicale sans jamais vraiment tomber dedans, et qui vous dit : "Oui, j'aime le kitsch, le très-très kitsch...et alors ?". Ce que l'on a bien aimé avec ce film d'auteur décalé, c'est que, lorsque vous prenez la vague de ringardise en pleine poire (un personnage principal, un peu dans son monde, qui parle en faisant "Tralalalaaa...", c'est un concept, dira-t-on), il ne vous balaie pas du revers de la main (comme bien des films d'auteur autosatisfaits : "Vous pouvez pas comprendre, c'est de l'art.") mais vous tend plutôt la main pour vous embarquer avec lui dans ce monde foufou ("Posez votre sérieux deux petites heures, et venez."). On suit donc Mathieu Amalric en saltimbanque musical, qui glane son inspiration où il le peut, et se met à la recherche d'une jeune fille qui lui a tapé dans l’œil au détour d'une rencontre rapide à la gare... On a trouvé le film un peu long (mais peut-être était-ce l'horaire de cette séance de Minuit au Festival de Cannes, qui a impliqué deux ou trois coups de mou personnels), et l'on a mis un certain temps à se mettre dans le bain de l'univers très singulier des Frères Larrieu (au début, on n'a pas arrêté de se demander si c'était bien sérieux...et on a lâché prise, et cela allait bien mieux). Et une fois que l'on a sauté le pas de la sériosité, on apprécie ces scènes farfelues et originales, qu'on n'a décidément pas souvent l'habitude de croiser au cinéma. Tralala, sous son air ultra-kitsh "et je m'en fiche", est un vibrant hommage aux comédies musicales (sans jamais vraiment en être une) et surtout aux films qui osent proposer (et non pas imposer) au spectateur leur univers poétique, dans la Lune, voire complètement barré.
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Créée
le 7 oct. 2021
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