Je ne vais pas ici dévoiler l'intrigue. Je vais juste essayer ici de vous dire à quel point j'ai pris mon pied devant ce film. Danny Boyle est - avec Michael Mann, le cinéaste le plus moderne, audacieux et expérimental au monde.
Trance est une claque cinématographique et certainement la seule en cette année 2013 cinématographiquement morne malgré les nombreux espoirs attendus. Certes, elle n'est pas encore terminée au moment ou j'écris ces lignes, mais il n'est pas non plus difficile de le deviner à ce stade de l'année. Comme son nom l'indique, Trance est une pure expérience quasi psychédélique, dont le genre thriller ici ne sert qu'a véhiculer les audaces formels, narratives et sensitives du savoir faire de Boyle.

Rarement une mise en scène aura collée aussi prêt à son sujet: l'hypnose. Petit budget, relatif, car 40M$ - tout de même - qui on le devine à surtout servi à Danny Boyle à profiter d'un tournage et une post production confortable afin de disposer de toute la réflexion nécessaire pour son cinéma. Son cinéma, car l'hypnose et en particulier l'hypnotique, est le fil conducteur de ses films. De Trainspotting (la drogue), à la Plage (l'île), en passant par Sunshine (le soleil), Slumdog Millionnaire (l'argent); 127 Heures (la survie) et maintenant Trance... absolument tous les films de Boyle trouve leur volonté narrative et son projet de mise en scène, dans la capacité qu'à l'humain à se rendre totalement addict à l'objet/désir convoité.

A partir de ce constat, Boyle se permet avec un talent fou des audaces de mise en scène incroyable. Sunshine réussissait déjà à faire cela avec ses personnages captivés par la lumières du soleil quasi divin. Ici les personnages de Sunshine, c'est nous, les spectateurs. Boyle maltraite l'image sans oublier la sémantique: reflet, distorsion, flare lumineux, symétrie des axes horizontales/verticales. Un maelstrom d'audaces visuelles au service d'un film qui nous charme/hypnotise du début à la fin sans jamais s'éloigner de son concept mais qui se permet volontairement de nous perdre pour mieux nous rattraper in extremis. C'est à se demander comment Danny Boyle conçoit-il ses films. Les pense t-il totalement pendant l'écriture ? Où bien attend il la matière en post production pour penser visuellement son film ? Je suis curieux de connaitre la réponse, tant il me parait impossible de penser à l'avance ses films.
Le charismatique James McAvoy, le charmeur Vincent Cassel et la sublime Rosario Dawson prêtent leurs charmes indéniables à un film qui ne cesse de nous séduire par l'image et le son et finit par nous laisser complètement béat la bouche grande ouverte et les yeux totalement écarquillés dont les pupilles dilatées se rétractent seulement au générique de fin, laissant notre cerveau complètement groggy se dire: "qu'elle put*** d'expérience !".
Tirry
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le 4 août 2013

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