Ça a été un revisionnage surprenant, dans le bon sens du terme. Y a des défauts, et plus d'un, mais ça ne m'a pas empêché d'apprécier... plus que je ne l'aurais cru. Et donc maintenant, j'ai bien envie de le défendre ce mal-aimé, souvent très critiqué, et par des gens qui ne l'ont même pas vu. Peut-être bien avec raison, certes, mais peut-être aussi un peu durement parfois.
Il n'en faut pas beaucoup pour me rendre heureux. Des personnages débiles mais attachants par leur relief comique ; des blagues bien senties, pas toujours très subtiles ; des courses-poursuites, de l'action, des effets spéciaux qui tiennent encore la route, des explosions.
Mais Transformers, ce n'est pas que des explosions. Même si l'histoire est simple et tout à fait basique, parfois conne au possible, clichée, il y a un réel sens de la narration. Les personnages ne sont pas complètement délaissés par le scénario. Peut-être qu'ils ne méritent pas les trois films (7h30 quand même!) qui leur sont consacrés, mais ce n'est pas désagréable de les suivre pour ces 2h30. L'histoire, avec quelques mystères, veut nous emmener quelque part, et finalement... c'est suffisamment bien amené pour qu'on ait envie de savoir où. Est-ce que la réponse est satisfaisante ? Si des robots géants qui se foutent sur la gueule au milieu d'une ville, avec de grosses explosions, c'est pas votre délire... ça peut être décevant. Si on ne demande rien d'autre que du spectacle, c'est plutôt convaincant, même si on aurait pu espérer plus spirituel et audacieux, plus recherché. Mais bon, c'est Michael Bay hein.
Ce qui m'a plu finalement, ce ne sont pas les explosions, les combats de robots, les voitures... enfin oui, mais pas que. Ce film, il m'a surtout plu par son humour omniprésent, sans prétention. Pas subtile pour un sou, mais moi j'ai ri. C'est presque une comédie d'action au final. Le film est conscient de ce qu'il est, et cet humour, parfois proche de l'autodérision, fait du bien. Sam est finalement un personnage attachant, aussi basique soit-il. Il est drôle, il sait ce qu'il veut. Il se retrouve entraîné dans cette histoire tout à fait fortuitement : il voulait une voiture, il en a eu une, mais... elle vient de mars. Qui l'eût cru ?
Quiconque se souvient un tant soit peu de son adolescence peut avoir de la sympathie pour lui, se reconnaître dans ses problèmes ou ses plaisirs (si on met de côté les robots géants, peut-être). La simplicité de son personnage en fait finalement un adolescent lambda, universel si je puis dire.
Cela dit, j'avoue, de l'autre côté, les autobots ne sont pas très attachants. Certains sont même plus agaçants qu'autre chose. Ils apportent un côté puéril vraiment pas nécessaire dans un film déjà pas très mature.
La bande originale est parfois pompeuse, mais dans l'ensemble plaisante et entraînante. Linkin Park est présent, et ça fait plaisir. Les acteurs jouent bien (d'ailleurs Shia LaBeouf - Sam - m'a toujours inspiré de la sympathie, c'est un bon interprète comique), le doublage français est plutôt bon, avec quelques exceptions malheureusement. La réalisation est parfois un peu laide, c'est bourrin, mais finalement très efficace. Ça donne un style, c'est très années 2000.
Malgré tout, le film se veut divertissant, et il l'est. Toutes les blagues ne fonctionnent peut-être pas, mais ça déclenche quand même souvent le rire. L'histoire est basique comme les personnages, mais la narration est réussie et il y a quelque chose d'attachant dans cette simplicité. Si quelques dialogues franchement mauvais avaient été mieux écrits, je ne considérerais même pas ce Transformers comme un plaisir coupable.