Pendant des années, je me suis refusé à voir cette saga, surmédiatisée et ayant mauvaise réputation, avant de la découvrir à l'automne dernier et être agréablement surpris, pourtant moi dont l'univers est plus proche du cinéma d'auteur, avec petits budgets, drames existentiels, etc...
Je craignais que le côté geek qui se case avec la bimbo du lycée se démarre par des tas des scènes ridicules mais en fait, une seule scène expose le personnage et la fille va vite se caser avec lui : c’est pas trop niant-niant et leurs dialogues sont plutôt ciselés. Ce n’est clairement pas ce qui intéressait Michael Bay, lui on le sait, outre les décolletés (quasi permanent de Megan Fox), ce sont les scènes d’actions avec explosions. Et de ce côté, dès le début, ça envoie.
Le scénario est très malin et ambitieux : il y a trois histoires parallèles mais qui vont se rejoindre : Sam, le lycéen geek dont l’arrière grand-père est mort en découvrant un truc rare ; une mystérieuse attaque sur une base miliaire au Tchad qui est gérée par un certain Lennox ; une attaque informatique que tente de gérer le gouvernement sur laquelle Maggie, une technicienne va enquêter. Ces trois destins vont évidemment se rejoindre dans la dernière partie.
« Transformers » est donc un film choral, on alterne entre les histoires qui progressent sans vrai moment de répit : si bien que lorsqu’il y aucune scène d’action, il y a des dialogues assez ciselés car les personnages n’ont pas la langue dans leur poche (le summum étant un agent incarné par John Turturro).
Il y a même une partie vaudeville où les robots doivent se cacher dans le jardin de la maison de Sam qui doit chercher les lunettes de son grand-père, alors que ses parents se trouvent à l’intérieur.
Donc on est parfois amusés par les dialogues et les situations assez surréalistes.
Tout le casting est solide, Shia LaBeouf et Megan Fox (lui était un acteur déjà établi, elle débutante) sont un duo attachant et charismatique : ils portent sur leurs épaules la partie charnière de l’histoire puisque c’est Sam (Shia LaBeouf) qui se lie avec les robots (sa voiture étant en fait un robot) : faire reposer un film aussi ambitieux pratiquement sur les épaules de deux acteurs d’à peine vingt ans, il fallait oser. Et ils s’en sortent très bien.
En plus de ce duo, il y a Tyrese Gibson, Anthony Anderson, Jon Voight, Bernie Mac, Glenn Morshower, Mike O’Neill et même dans un petit rôle d’informaticien : Jamison Yang que l’on connaît puisqu’il est le prof de sciences de Tracy dans « thirteen ».
Le casting VF est même plus impressionnant encore, là, à ce point, ça en fait un doublage hyper-prestigieux : Lucien Jean-Baptiste, Hélène Bizot, Michel Ruhl, Vincent Violette, Frantz Confiac, Julien Kramer (qui a dirigé le doublage), Patrick Borg, Jacques Frantz, Patrick Béthune, Jean-Paul Pitolin, Alain Dorval, Emmanuel Jacomy, Thomas Roditi, Jacques Bouanich et même Guillaume Lebon dans un petit rôle de flic.
C’est un vrai plaisir pour les oreilles : entendre des ténors comme Jacques Frantz et Alain Dorval doubler des robots géants, c’est juste le pied.
Pour en venir aux scènes d’actions : on est vraiment gâtés, il y en a certes sans doute gratuites et qui sont parfois brouillonnes, mais des voitures qui sont détruites, des immeubles de bureaux et des vitrines dévastés, ainsi qu’une autoroute à voies superposés qui prend cher.
« Transformers » use fort bien de ses 143 minutes, même si il y a un côté un peu redondant et répétitif qui lasse, mais ce n’est pas un divertissement à sous-estimer comme avait pu le faire la critique dite spécialisée. C’est une œuvre très agréable, assez saisissante aux enjeux, je pense même assez métaphoriques et puis ça permet vraiment d’oublier ses soucis grâce au fait qu’il n’y a absolument aucun temps mort. C’est une surprise à chaque nouvelle scène : soit un dialogue qui fait mouche, soit une scène d’action, et une chanson « What i’v done » de Linkin Park qui passe à la toute fin : de la bonne pop-rock du milieu des années deux milles
, quand on voit les personnages principaux bien finir après tout ce qu’ils ont vécu,
ça colle parfaitement.
Apprécier ce film prouve une fois que je peux aimer de tout : du cinéma assez exigeant de Sofia Coppola, du burlesque de Buster Keaton, en passant par un divertissement généreux aussi bien en vannes qu’en explosions.